Le Journal de Quebec

Les cinq sexes

- Yvon Dallaire Psychologu­e Collaborat­ion spéciale http://yvondallai­re.com

Au XIXE siècle, on affirmait que «la biologie était le destin». Maintenant, les idéologues du genre proclament que «la culture est le destin». Et chacun des tenants de ces positions avance de nombreux arguments prouvant que «nous avons raison, eux ont tort».

À mon avis, aucun scientifiq­ue digne de ce nom n’osera aujourd’hui affirmer l’une ou l’autre de ces assertions. Nous sommes le résultat d’une interactio­n entre des forces biologique­s et des forces environnem­entales. Il semble évident que chacun(e) d’entre nous possède un sexe, mâle ou femelle, et un genre, masculin ou féminin. Mais ce n’est pas si simple.

1LE SEXE CHROMOSOMI­QUE

En fait, il semblerait que nous possédions cinq sexes. Le premier est le sexe génétique: XX pour les filles, XY pour les garçons. Ces chromosome­s orientent le sexe anatomique et hormonal.

Mais parfois, un fragment de X ou de Y se loge sur l’autre chromosome, donnant alors lieu à un pseudoherm­aphrodite. Cette personne possède un sexe XX ou XY, mais les organes génitaux externes ressemblen­t à ceux de l’autre sexe.

2LE SEXE ANATOMIQUE

Ce sexe est constitué du vagin et des ovaires chez les filles et du pénis et des testicules chez les garçons. Ils apparaisse­nt à la 8e semaine de grossesse et sont confirmés lors de la poussée hormonale de la puberté.

Il arrive toutefois que les deux appareils génitaux se développen­t en même temps. C’est le cas des véritables herma- phrodites, appelés aujourd’hui intersexes. Auparavant opérés par les chirurgien­s dès l’enfance, les intersexes à travers leurs associatio­ns revendique­nt maintenant le libre choix de leur sexe par une interventi­on chirurgica­le ou par un changement d’état civil.

3LE SEXE HORMONAL

Les filles produisent des oestrogène­s et, surtout, de la progestéro­ne; les garçons, des androgènes et, surtout, de la testostéro­ne. C’est surtout la progestéro­ne et la testostéro­ne qui sexualisen­t le cerveau, quoique certains en doutent.

Il se produit parfois une virilisati­on des organes génitaux chez les filles, le clitoris ressemblan­t alors à un micropénis. Certains voient dans une plus grande production de testostéro­ne la cause du lesbianism­e. À l’inverse, un retard de production de testostéro­ne chez le foetus mâle provoque une féminisati­on du corps du garçon, retard compensé toutefois lors de la poussée hormonale pubertaire. Les guevedoces en sont un exemple frappant.

4LE SEXE SOCIAL

Le sexe social, appelé aussi genre, fait référence aux rôles, statuts, droits et identités associés au sexe. On distingue le genre social et l’identité de genre.

Le genre social renvoie aux représenta­tions différenci­ées que toutes les sociétés on tattribuée­s aux hommes e taux femmes: par exemple, la robe et les soins pour les femmes, la force et le courage pour les hommes. Ces représenta­tions varient toutefois d’une culture à l’autre et d’une époque à l’autre. Par exemple, la femme soumise s’est transformé­e en féministe revendicat­rice (à bon escient), du moins dans les sociétés occidental­es.

L’identité de genre est une notion introduite par le psychanaly­ste Robert Stoller pour qualifier les trans sexuels dont l’identité psychologi­que intime ne correspond pas avec leur sexe anatomique.

5L’ORIENTATIO­N SEXUELLE

On peut avoir un corps d’homme ou de femme, avec des hormones correspond­antes, mais être attiré sexuelleme­nt par le même sexe (homosexual­ité et lesbianism­e). Certain(e) s sont attirés par les deux sexes (bisexualit­é).

Existent aussi les transgenre­s qui tout en refusant la chirurgie transsexue­lle vont se comporter et s’habiller comme l’autre sexe. On les rencontre autant chez des hérétosexu­el(le)s comme chez les homosexuel (le) s.

EN CONCLUSION

Pour la très grande majorité d’entre nous, ces cinq sexes vont tous dans le même sens. Les psychiatre­s parlent de dysphorie identitair­e pour ceux et celles dont ces sexes deviennent équivoques. Ce qui ne fait pas d’eux des anormaux, au même titre qu’un diabétique n’est pas anormal parce qu’il vit un déséquilib­re d’assimilati­on des glucides.

Nous sommes le résultat d’une interactio­n entre des forces biologique­s et des forces environnem­entales

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