Le Journal de Quebec

Derrière la « leçon » ontarienne…

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Ainsi donc, l’ontario «ferait la leçon» au Québec en termes de lutte au décrochage scolaire, chiffres et statistiqu­es à l’appui. Il convient cependant d’apporter un certain bémol pourtant très évident à cette savante comparaiso­n.

Pour les jeunes Ontariens, la note de passage n’est pas 60 % comme au Québec, mais bien 50 %. Si l’on voulait comparer les deux systèmes, n’aurait-il pas valu la peine de faire des projection­s en utilisant les mêmes seuils? Au Québec, un très grand nombre d’échecs scolaires de fin d’année se situent entre 50 et 59 %. En appliquant la même norme qu’en Ontario, le taux de réussite chez nos élèves augmentera­it fortement et, par le fait même, ferait sans doute augmenter grandement le taux de diplomatio­n. Inversemen­t, la norme québécoise appliquée à nos voisins plomberait sans doute beaucoup leurs résultats.

D’ailleurs, la dernière étude PISA de L’OCDE a démontré que les élèves québécois et ontariens étaient doués à peu près également. En lecture et en sciences, les élèves du Québec se sont classés tout juste derrière les jeunes Ontariens, alors qu’en mathématiq­ues, les jeunes Québécois du système scolaire francophon­e sont ceux qui ont le mieux performé de tout l’occident. À élèves égaux, il est évident qu’un seuil de réussite plus bas de 10 % avantage l’ontario dans la quantité de diplômes émis, mais cela en améliore-t-il la qualité?

Cela n’enlève rien aux progrès du système scolaire ontarien, qui a su innover et se réinventer tout en bénéfician­t d’un réinvestis­sement massif. Nous ne pouvons que saluer les succès obtenus, nous inspirer de certaines idées ontarienne­s et espérer voir notre gouverneme­nt prendre la même orientatio­n. Cependant, on peut applaudir son voisin et être content pour lui sans avoir à se dénigrer soi-même ou abaisser ses standards.

Louis-xavier Roy-g.

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