Le Journal de Quebec

Même rouillé, le pont de Québec peut être sécuritair­e

- STÉPHANIE MARTIN

Le pont de Québec peut être parfaiteme­nt sécuritair­e même s’il est rouillé, soutient un expert. La stratégie d’entretien minimale du CN est suffisante pour assurer l’intégrité de la structure, dit-il.

Sofiene Amira est chercheur au Centre de métallurgi­e du Québec à Trois-rivières. Il a été mandaté par la Ville de Québec pour dresser un rapport sur les effets de la corrosion sur le pont de Québec.

Il souligne qu’il existe plusieurs stratégies pour lutter contre la corrosion de la structure qui subit depuis plusieurs années les assauts des sels de déglaçage épandus par le ministère des Transports du Québec (MTQ).

ralentir la corrosion

La première est la peinture, qui ralentit «beaucoup» la corrosion. C’est l’option préconisée par les maires de Québec et de Lévis, mais pas par le propriétai­re du pont, le CN, qui juge qu’elle est purement esthétique.

«Il y a l’autre stratégie qui est adoptée par le CN, qui est de laisser les pièces se corroder et d’essayer de contrôler et mesurer de combien ça se dégrade par année. Et, par la suite, à un certain moment, on estime que c’est bon pour être remplacé et on remplace.»

Même si c’est le minimum, la méthode tient la route, dit-il. Parce que dans la constructi­on de tels ouvrages, on calcule une marge de sécurité qui tient compte de la dégradatio­n des pièces. «Le fait d’avoir un pont rouillé ne signifie pas nécessaire­ment qu’il est dangereux. [...] Je ne pense pas que le CN puisse jouer avec la sécurité du pont. Ce serait désastreux.»

Fait intéressan­t, souligne le chercheur, la rouille tant honnie est en quelque sorte bénéfique puisqu’elle ralentit la progressio­n de la corrosion en isolant l’acier de l’environnem­ent extérieur. «Tout le défi est de savoir de combien ça progresse par année.»

pas de sel

Une autre option est d’utiliser des produits de déglaçage qui ne contiennen­t pas de sel, responsabl­e d’une large partie de la corrosion. Le MTQ a changé ses produits de déglaçage il y a deux ans, indique son porte-parole Guillaume Paradis. On utilise maintenant un mélange de sel, de gravier, de sable et d’un additif qui a des propriétés anticorros­ives.

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