Les opposants au projet d’urbanisme donnent de la voix
Dans un climat parfois tendu, les opposants au Programme particulier d’urbanisme (PPU) de Sillery ont détaillé hier soir les inquiétudes que leur inspirent les plans de la Ville de Québec.
L’autorisation de 800 logements sur un site patrimonial, la démolition de l’aréna Jacques-côté et le risque de perte de jardins communautaires ont été au coeur des interrogations des 250 personnes réunies au centre Montmartre, où se déroulait une séance d’information. Priscilla Lafond, conseillère en consultations publiques à la Ville, s’est attiré des huées lorsqu’elle a appelé les citoyens à ne plus applaudir les questions des intervenants. «On n’est pas à l’école!» lui a crié une dame. S’agissant de l’aréna Côté, la conseillère municipale Julie Lemieux a évoqué pour la première fois l’horizon 2019 pour sa démolition.
Circulation
«Comment le chemin Saint-louis, qui est déjà étroit, va-t-il pouvoir absorber un tel flot de circulation?» a demandé une citoyenne. Un fonctionnaire municipal lui a répondu que ce sera possible grâce notamment à l’ouverture à l’année de la côte Gilmour.
«C’est quoi, votre stratégie pour garder les jeunes familles dans le secteur?» a interrogé un résident sous les applaudissements nourris de la foule. La réplique voulant que les jardins communautaires puissent être déplacés a semblé le rassurer.
La consultation publique, au cours de laquelle les citoyens pourront parler davantage de leurs griefs, aura lieu le 2 juin.
Mur de Berlin?
La question de la hauteur des bâtiments a également rebondi. La citoyenne Mary Chee s’est demandée si on était en train d’ériger carrément «le mur de Berlin» dans le quartier. «La Commission d’urbanisme devra approuver chacun des projets», a répliqué Julie Lemieux.
Plus tô ten matinée, la présidente d’héritage Québec, Johanne Elsener, a dénoncé les hauteurs trop importantes permises dans le PPU. Elle a dévoilé un avis du Conseil du patrimoine culturel publié en 2013. Il s’agit du dernier avis produit par le Conseil sur les terres patrimoniales de Sillery, nous a confirmé la porte-parole du ministère de la Culture, Annie Legruiec. L’avis statuait que les constructions domiciliaires prévues au Domaine Benmore et sur les terres du collège Jésus-marie, avec leurs quatre à sept étages, étaient «trop grosses, trop hautes et trop envahissantes».
Les projets ont été modifiés depuis pour répondre aux exigences du ministère, mais le PPU de Sillery prévoit que, sur ces sites, des hauteurs de 21 à 23 mètres, soit six ou sept étages, seront permises.
«Le PPU propose des caractéristiques qui ont été rejetées par le Conseil du patrimoine culturel», a dénoncé Mme Elsener. La conseillère Lemieux a insisté sur le fait que «le ministère de la Culture a endossé le PPU».