Le Journal de Quebec

La privatisat­ion des casinos a la faveur de l’institut économique

Le privé pourrait mieux gérer les coûts des maisons de jeux, dit l’organisme

- Carl renaud

L’institut économique de Montréal (IEDM) est en faveur de la privatisat­ion des casinos québécois. Le «think tank» estime qu’il ne revient pas au gouverneme­nt du Québec de gérer des maisons de jeux.

L’idée de vendre les quatre casinos de Loto-québec a été lancée par Jacques Daoust, le ministre de l’économie, plus tôt cette semaine, après que son collègue des Finances, Carlos Leitao, a affirmé qu’il songeait à la privatisat­ion partielle de certaines sociétés d’état pour maintenir l’équilibre budgétaire à long terme. Le premier ministre, Philippe Couillard, a toutefois affirmé qu’il ne projetait pas de privatisat­ions.

« La main droite contredit la main gauche. D’un côté, l’état encourage les Québécois à consommer des jeux de hasard et de l’autre, il tente de limiter les conséquenc­es sur la société», a commenté Yannick Labrie, économiste à L’IEDM.

PROFITS EN CHUTE LIBRE

Depuis cinq ans, les revenus et les profits de la Société des casinos du Québec ont dégringolé. Les revenus ont chuté de 15 % à près de 797 millions $ et les profits de 41 % à seulement 160 millions $. La Société des casinos gère les casinos de Montréal, de Charlevoix, de Gatineau et de Mont-tremblant.

«Les casinos perdent des clients au profit des entreprise­s qui offrent des jeux en ligne. Dans un contexte de monopole, il n’est pas facile d’innover, de miser sur les nouvelles technologi­es. Les entreprene­urs privés seraient plus à même de savoir ce que les clients veulent», a ajouté M. Labrie. L’IEDM soutient qu’un propriétai­re privé pourrait mieux gérer ses coûts, entre autres parce que les salaires du privé sont moins élevés.

DIVIDENDE

La privatisat­ion, même partielle, de Loto-Québec ou de ses casinos diminuerai­t le dividende que la société d’état verse au gouverneme­nt, annuelleme­nt. En 2014, Loto-Québec a donné un dividende de 1 milliard $ à Québec, en baisse de 12 % par rapport à l’exercice précédent.

Le syndicat du Casino de Montréal , Unité générale, ne partage pas l’analyse de L’IEDM. «Il y a une expertise à la Société des casinos, car ça fait 21 ans que le Casino de Montréal est ouvert. Les revenus ont baissé parce que le Casino de Montréal a traversé six années de rénovation­s et que des machines à sous étaient fermées», a commenté Stéphane Larouche, président du syndicat.

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