Le Journal de Quebec

Bergevin devra être créatif

- Marc marc.defoy@quebecorme­dia.com de foy

Carey Price aurait-il pu faire quelques arrêts de plus, comme il l’a dit lui-même après l’éliminatio­n du Canadien? Sans doute. Mais aurait-ce été suffisant pour venir à bout du Lightning? La réponse est non. Ce n’est pas en marquant une moyenne de deux buts par match qu’une équipe peut se rendre jusqu’à la Coupe Stanley.

En se blâmant pour la défaite des siens, Price a mis le doigt sur un problème qui mine le Tricolore depuis plus de deux décennies. Si un joueur ne fait pas une équipe, une équipe ne peut s’en remettre continuell­ement à son gardien pour gagner.

Quand le lauréat de la coupe Molson est votre gardien une douzaine de fois au cours des 14 dernières saisons, c’est bien le signe que votre équipe fait pauvre figure à l’offensive.

TROP PETIT AU CENTRE

Le Canadien a un problème criant au centre. Il doit se grossir.

Tomas Plekanec et David Desharnais font leur possible, mais ils ne peuvent donner ce qu’ils n’ont pas.

C’est là-dessus que Marc Bergevin devra notamment s’attaquer au cours des prochains mois.

Le directeur général du Canadien entreprend la partie la plus difficile de son mandat.

Maintenant qu’il a redonné de la respectabi­lité à son organisati­on, il lui reste à l’élever au niveau qui en fera une aspirante légitime aux grands honneurs. Il connaît le défi qui l’attend pour l’avoir vécu avec les Blackhawks de Chicago.

LES MEILLEURS NE BOUGENT PLUS

Bergevin devra faire preuve de créativité pour trouver des solutions.

Le marché des joueurs autonomes sans compensati­on n’est plus ce qu’il était. Les meilleurs joueurs signent des contrats à long terme avec les organisati­ons qui les ont repêchés.

Le Canadien a suivi la tendance en accordant des ententes de six ans à Carey Price et à Max Pacioretty, puis de huit ans à P.K. Subban.

La saison prochaine, Brendan Gallagher entamera, à son tour, un contrat de six ans.

Au cours des prochaines semaines, Bergevin devra négocier avec Alex Galchenyuk. Il cherchera probableme­nt à lui faire accepter un contrat de transition, comme il l’a fait avec Subban.

Les cinq joueurs ci-dessus forment le noyau dur du Canadien.

Jeff Petry s’ajoutera à ce groupe si Bergevin réussit à luidonner un contrat qui le satisfera.

QUELQUES NOMS INTÉRESSAN­TS

Pour ce qui est des joueurs autonomes, Martin St-louis demeure un nom attrayant, mais quel type de contrat une équipe peut-elle offrir à un joueur qui franchira bientôt le cap de la quarantain­e?

Pas sûr que St-louis veuille quitter New York non plus.

Parmi les autres attaquants qui pourraient être disponible­s, on retrouve notamment Mike Ribeiro (35 ans), Mike Fisher (35 ans), Joel Ward (34 ans), Justin Williams (33 ans), Antoine Vermette (33 ans) et d’autres plus jeunes comme Drew Stafford (30 ans), Michael Frolik (27 ans) et Carl Soderberg (30 ans).

Une autre avenue qui s’offre à Bergevin est le marché des transactio­ns.

Quelle est la valeur de Plekanec comparativ­ement à l’an dernier?

Le vétéran de 32 ans n’a plus qu’une année à écouler à son contrat.

D’autre part, l’entente de trois ans consentie à Andreï Markov apparaît soudaineme­nt bien longue. L’an prochain, il pourra difficilem­ent maintenir un temps de jeu supérieur à 24 minutes, comme ce fut le cas cette saison.

La présence de Petry pourrait aider à ce niveau.

Outre Plekanec, Lars Eller et Desharnais pourraient représente­r des appâts intéressan­ts.

Du côté de Hamilton, les attaquants Charles Hudon, Gabriel Dumont, Sven Andrighett­o et Daniel Carr ont connu des saisons intéressan­tes. Carr est le plus imposant du quatuor avec un gabarit de six pieds, 190 livres. Les autres font moins de six pieds et moins de 190 livres et il y a lieu de se demander si Dumont a encore de l’avenir dans l’organisati­on. Portrait sombre, direz-vous. Réaliste, vous répondrai-je. L’idée n’est pas de diminuer la sai-son du Canadien. Au con traire, l’équipe a fait le maximum avec des moyens limités, ce qui est tout à l’honneur de Bergevin et de son personnel d’entraîneur­s dirigé par Michel Therrien.

Une fiche de 50 victoires et de 110 points, ça paraît bien dans un guide statistiqu­e. Mais une équipe est aussi bonne que sa tenue dans les séries.

Et, dans le cas du Canadien, il est bien évident que des pièces manquent encore au casse-tête.

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Quand le lauréat de la coupe Molson est votre gardien une douzaine de fois au cours des 14 dernières saisons, c’est bien le signe que votre équipe fait pauvre figure à l’offensive.
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