Price gardera la fenêtre ouverte

Carey Price tiendra la fenêtre ouverte… pendant encore quelques années. Encore quatre ans. Cinq ans peut-être.

À Marc Bergevin de réagir. C’est le temps qu’il dispose pour gagner la coupe Stanley. Le printemps dernier, on a perçu une lueur d’espoir. Cette année, le résultat est moins encourageant. Pourtant, l’équipe a terminé au premier rang, elle a remporté 50 victoires… sauf que le gardien a faussé la donne.

Ça peut aller pendant la saison régulière mais, en séries éliminatoires, la compétition est plus intense, elle ne permet aucun compromis. Elle impose un effort constant, elle confronte talent contre talent, force contre force, habileté contre habileté. Par conséquent, le gardien peut toujours fausser la donne pour quelques matchs mais ses coéquipiers ne peuvent pas s’en sortir. Ça va pendant le calendrier régulier, mais ça ne fonctionne pas au printemps.

Mardi soir, le Canadien a été battu par une meilleure formation. Point à la ligne. On a beau s’arrêter sur le match et s’interroger à savoir comment les joueurs du Tricolore ont-ils pu être aussi erratiques par moment, ce sont les joueurs du Lightning qui ont démontré leur supériorité, leur habileté, leur force de frappe en attaque. À partir du moment où Carey Price a permis un deuxième but, on a presque tiré un trait sur la saison. Comment pouvaiton espérer ou penser un instant qu’une équipe marque trois buts en troisième période dans l’espoir de niveler la marque, et un quatrième but pour s’assurer la victoire, alors que ça lui prend tout son petit change pour en marquer deux?

C’est maintenant à Marc Bergevin de prendre les décisions qui s’imposent.

Il aura des choix à faire.

PAS DE STATU QUO

Le Canadien ne peut pas amorcer la prochaine saison avec Tomas Plekanec et David Desharnais comme ses joueurs de centre des deux premières lignes en attaque. Ça ne tient plus.

√ Tomas Plekanec est un joueur populaire, aimé de tous ses coéquipiers et des entraineurs. Mais, le Canadien le progressera pas avec lui, en tous les cas, pas dans le rôle qu’on lui attribue année après année. Il ne peut plus remplir ce mandat. Vous allez dire qu’il a marqué 26 buts et 34 assistances pour 60 points. D’accord. Mais, ne devrait-on pas profiter de la situation pour l’exposer au marché des transactions. Vaut mieux un an plus tôt qu’un an trop tard.

√ David Desharnais est un joueur vaillant, par contre, les règles du jeu sont de plus en plus exigeantes. Les joueurs sont plus imposants, ils sont plus rapides, les défenseurs sont des géants, plus habiles à écarter l’adversaire et ils se sont finalement ajustés au niveau règlement relativement à l’accrochage et à l’obstruction. On ne conteste pas son talent, ni son sens du devoir, loin de là, mais, dans le contexte actuel, ne lui impose-t-on pas trop de responsabilités? Pourrait-il profiter de meilleures conditions ailleurs?

Ce qui nous amène à Alex Galchenyuk. Offre-til une alternative à Bergevin dans le sens qu’il faudra bien que le jeune homme évolue au centre, non pas pour deux semaines mais pour une saison entière. Ne l’a-t-on pas recruté pour remplir ce rôle? Il a un bon gabarit, il était un joueur identifié dans les rangs juniors, il a connu des débuts prometteurs avec le Tricolore. Que s’est-il donc passé au cours de la dernière année? Une question d’attitude? On ne peut s’imaginer que Galchenyuk a plafonné.

DU LÈCHE-VITRINE

Bergevin devrait faire du lèche-vitrine. Ce n’est pas au marché des joueurs autonomes qu’il trouvera ce qu’il recherche : un joueur de centre expérimenté, bon gabarit, capable de donner un peu de lustre à son attaque. Il y a cependant un patineur qui attirera les projecteurs et c’est Matt Beleskey, un ailier des Ducks de Anaheim.

Voilà le défi qui l’attend. Un défi que ses prédécesseurs n’ont jamais pu re- lever. Bob Gainey, à la recherche d’un joueur de centre, avait commis une erreur monumentale en croyant que Scott Gomez était la solution. Le coût de cette bévue : Ryan Mcdonagh, un défenseur destiné à gagner le trophée Norris dans un avenir rapproché.

Plusieurs équipes auront d’importantes décisions à prendre en fonction du plafond salarial. Des joueurs expérimentés apparaîtront sur la liste des candidats potentiels à un changement d’adresse. À Chicago, Patrick Sharp devrait quitter les Blackhawks, une question monétaire. On a claironné à Pittsburgh que Sidney Crosby et Evgeni Malkin seront les deux centres des Penguins, mais comment entend-on rebâtir la défense? Comment entend-on se conformer aux caprices du plafond salarial? Assurément, les Sharks de San Jose tendront l’oreille à une offre pour Joe Thornton ou pour Patrick Marleau. À Edmonton, les Oilers devront puiser dans leur banque des jeunes joueurs pour améliorer leur défense et pour dénicher un gardien de premier plan.

Mardi soir, le Canadien a été battu par une meilleure formation. Point à la ligne.

CLAIRVOYANCE

Bergevin est un directeur général clairvoyant, donc, on peut supposer que son groupe et lui ont déjà une liste d’épicerie. Il a une idée bien arrêtée sur le processus qu’il adoptera pour donner plus de lustre à l’attaque de sa formation.

Entre-temps, Jeff Petry doit sûrement apparaître sur sa liste des priorités. Pour retenir les services de Petry, devra-t-il sacrifier un de ses défenseurs? À l’exception de P.K. Subban, les autres ne peuvent se vanter d’avoir un statut leur permettant de jouir d’une certaine immunité.

Price tiendra la fenêtre bien ouverte… mais il faudra bien lui donner un coup de pouce…