Nous avons une longueur d’avance
À l’heure où la LNH ouvre la porte à un processus d’expansion, imaginez si Québec se trouvait dans la même position qu’en 2008, soit sans amphithéâtre digne de ce nom, sans propriétaire potentiel, et qu’elle devait se contenter de regarder passer le train.
Vous pensiez que le moral avait atteint les bas fonds à Québec au printemps 1995? Rappelons le contexte d’alors: à moins d’un mois d’intervalle, Québec voyait ses Nordiques déménager pour devenir l’avalanche du Colorado et subissait un cuisant échec avec sa candidature olympique pour les jeux de 2002, qui avaient obtenu à peine sept votes, contre 54 pour Salt Lake City.
Un climat de morosité qui a perduré plus de 10 ans s’en est suivi. Les gens de Québec n’étaient plus fiers de leur ville et ne croyaient plus en leurs capacités. La fierté, fibre maîtresse des citoyens de Québec, avait été durement éprouvée, écorchée. Depuis, Québec a rebondi, portée par l’élan des fêtes du 400e, soutenue au premier chef par une économie en santé et des projets dynamiques.
Québec a rebondi, portée par l’élan des fêtes du 400e
RÊVE ET FIERTÉ
Les sondages des dernières années le démontrent: les citoyens sont fiers de vivre à Québec. Le projet d’amphithéâtre a fait des vagues, mais a reçu l’aval d’une majorité. Il représente aussi un élément de cette fierté.
Que manque-t-il désormais pour compléter le tableau et atteindre l’apothéose de la fierté? Le retour des Nordiques, bien entendu. N’en déplaise aux détracteurs, une majorité l’espère et en rêve. Ces gens ont suivi de près toutes les étapes ayant mené à la construction d’un nouvel amphithéâtre répondant aux normes de la LNH. Le «symbole des grands rassemblements», statuait la Ville dans une vidéo, en 2012.
«Imaginez-vous si je ne l’avais pas fait en fonction des normes de la Ligue nationale comment j’aurais été épais? J’aurais été vraiment con de ne pas construire un amphithéâtre de la Ligue nationale», a dit le maire Labeaume en février dernier, lors d’un point de presse.
Imaginez aussi si le maire et le gouvernement du Québec n’y avaient pas cru. Si Québec avait gardé son vieux Colisée désuet, ou avait construit un amphithéâtre plus modeste, pas conçu pour la LNH.
Imaginez encore s’il n’y avait pas eu de projet de loi 204 protégeant l’entente de gestion du futur Centre Vidéotron entre la Ville et Québecor. Ou si l’ex-directeur de la Ville, Denis de Belleval, et son acolyte avaient eu gain de cause et obtenu que ladite loi soit invalidée en cour.
Ou si Québecor ne s’était pas positionnée en 2013 pour devenir, en partenariat avec Rogers, le diffuseur francophone officiel de la LNH pour 5,2 milliards. Cette entente de 12 ans en a fait un partenaire d’affaires de la LNH, étape fort importante.
LONGUEUR D’AVANCE
Je répète ma question: vous pensiez que le moral de Québec avait atteint les bas fonds au printemps 1995? C’est assurément aujourd’hui qu’il se serait retrouvé dans les abîmes, si Québec ne pouvait même pas se permettre d’espérer. La bonne nouvelle, c’est que la candidature de Québec est non seulement dans la course, mais qu’elle a aussi une longueur d’avance.