Défense de couper dans l’aide aux devoirs
Tenues d’absorber de nouvelles coupes de 150 millions $ pour la prochaine année scolaire, les commissions scolaires se sont vu interdire de sabrer l’aide aux devoirs et l’achat de livres, a appris notre Bureau parlementaire.
Désireux d’éviter les controverses soulevées l’an dernier par les choix de certaines commissions scolaires, le ministre de l’éducation, François Blais, a décidé de protéger quatre programmes offrant des services directs aux élèves du primaire et du secondaire.
MESURES À PROTÉGER
Les commissions scolaires sont priées de ne pas toucher aux programmes d’aide aux devoirs, d’aide alimentaire, d’acquisition de livres et de prévention de l’intimidation et de la violence à l’école sous peine d’une «lourde reddition de comptes».
«Le ministre souhaite protéger ces quatre mesures», a confirmé son attachée de presse, Caroline Trottier.
L’an dernier, l’ex-ministre de l’éducation, Yves Bolduc, avait répondu favorablement à une demande des commissions scolaires, leur accordant pleine liberté de choisir où couper.
Plusieurs avaient notamment choisi de sabrer l’aide aux devoirs et l’achat de nouveaux livres, plaçant le ministre Bolduc dans l’embarras. Le ministre avait promis de ramener les commissions scolaires à l’ordre et dépêché des inspecteurs dans trois d’entre elles, dont la Commission scolaire de Montréal.
MUR À MUR
La décision du ministre Blais indispose les commissions scolaires qui se plaignent de voir leur marge de manoeuvre réduite.
«Compte tenu des compressions imposées, une commission scolaire devrait pouvoir décider de consacrer plus de ressources à l’une ou l’autre des mesures selon les besoins locaux [...] L’approche mur à mur qui accompagne l’allocation des ressources à ces quatre mesures ne répond nullement à la diversité des besoins», écrit la Fédération des commissions scolaires dans son mémoire remis au ministre.
«On va se conformer à la nouvelle règle, a confié Gaston Rioux, président de la Commission scolaire des Phares, dans la région de Rimouski. Ce n’est pas certain que l’aide aux devoirs soit une mesure que l’on doive appliquer partout. On aimerait pouvoir investir là où les besoins sont les plus criants.»
Par ailleurs, pour la deuxième année de suite, les commissions scolaires devront dépasser le délai qui leur est imparti pour adopter leurs prochains budgets – elles ont jusqu’au 30 juin pour le faire. Sauf que le ministère de l’éducation ne leur a toujours pas transmis les règles budgétaires, ingrédient essentiel à l’adoption des budgets des commissions scolaires.
Les règles budgétaires seront transmises le 29 juin, semble-t-il. Certaines commissions scolaires adopteront leurs budgets à la fin du mois d’août et les comptes de taxes seront mis à la poste en septembre.