Le Journal de Quebec

Fin d’un cauchemar en Afrique

Un marchand d’or québécois sort d’une prison du Burkina Faso après sept mois

- 438.395.8175 JEAN-FRANÇOIS CLOUTIER jean-francois.cloutier@tva.ca

Un marchand d’or québécois installé au Burkina Faso vient d’être libéré dans des circonstan­ces nébuleuses après avoir croupi sept mois dans une prison miteuse du pays pour la contreband­e de 77 kg d’or.

«Après 7 mois, me voilà libre comme l’air, et ce avec ma petite famille», a écrit le Québécois Patrick Gagnon, patron de la compagnie de revente d’or Sofior, sur son profil Facebook hier.

Sur une photo mise en ligne hier, Gagnon pose amaigri, sans sourire.

Un bref échange de courriel avec une amie au Québec obtenu par notre Bureau d’enquête montre un homme extrêmemen­t soulagé d’être libéré. «Ouffggg ;) [...] Dans deux semaines je serai à Montréal», dit-il, sans donner trop de détails. Il reconnaît avoir dormi dans les derniers mois dans un lit «un peu différent».

Selon le mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), une ONG, les conditions des prisons burkinabè sont parmi les plus difficiles du monde.

«La promiscuit­é, le manque d’hygiène, la sous-alimentati­on, les atteintes à l’honneur et à la dignité, la maladie et la mort» sont monnaie courante, selon L’ONG.

Gagnon n’a pas voulu dire les raisons de sa libération, mais il a promis d’en dire plus à son retour au Québec.

«Il ne veut pas compromett­re sa libération», nous a expliqué une amie et porteparol­e, Mélanie Auger.

C’est la première fois depuis novembre que Gagnon alimente son profil Facebook. Ses proches au Québec étaient sans nouvelles de lui depuis des mois.

GRÈVE DE LA FAIM

Patrick Gagnon a été condamné au début janvier à deux ans d’emprisonne­ment ferme pour contreband­e d’or, après un procès très expéditif.

Il avait annoncé en mars entamer une grève de la faim pour protester contre son emprisonne­ment. Sa porte-parole avait dénoncé une détention «abusive et inadé- quate» dans les «griffes de la prison burkinabè».

Elle a dit que Gagnon avait eu le soutien de sa femme et de son fils tout au long de son emprisonne­ment, qualifié de «très difficile». «C’est une expérience à ne pas refaire, une injustice», a-t-elle dit.

Notre Bureau d’enquête avait révélé en décembre que Gagnon était un des trois Occidentau­x arrêtés dans une opération de la police burkinabè. Un Italien et un Français ont aussi été arrêtés dans la nuit du 24 novembre à l’aéroport de Ouagadougo­u.

Ils étaient en possession dans leurs bagages de 77 kg d’or, l’équivalent de 14 lingots d’or d’une valeur de plus de 3 millions $. Ils avaient déclaré seulement 2 kilos d’or aux douanes.

Un site burkinabè a révélé en mars que le Français et l’italien ont réussi à quitter le pays au cours de l’hiver, malgré leurs démêlés avec la justice.

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