Le Journal de Quebec

La performanc­e fait grimper les salaires

L’université Mcgill accepterai­t les primes au rendement interdites depuis 2010

- Geneviève Lajoie

L’université Mcgill offre à ses cadres des avantages salariaux basés sur la performanc­e, même si les primes et bonis au rendement sont interdits depuis 2010.

La situation «préoccupe» le gouverneme­nt, qui a assigné ses avocats sur le dossier après avoir été mis au courant par notre Bureau parlementa­ire.

Contrairem­ent aux employés de l’état, à qui le gouverneme­nt veut imposer un gel salarial, les gestionnai­res de Mcgill ont encore droit cette année à une hausse de salaire notable.

Pour l’année 2015-16, cette augmentati­on peut atteindre 4 %. Une part (1,7 %) de cette hausse profite à tous. Le reste (2,3 %) est distribué aux cadres en fonction de leur «performanc­e».

«Ce n’est pas un bonus, c’est une augmentati­on salariale. C’est inclus l’année d’après, une fois qu’ils l’ont, ils l’ont, c’est comme si votre salaire augmentait», précise le vice-président aux communicat­ions, Olivier Marcil.

Mais selon la politique de l’université, lorsqu’un employé a atteint le maximum de l’échelle, il continue de recevoir des hausses de salaire en fonction de son rendement. Cette augmentati­on lui est versée sous forme forfaitair­e, c’est là que le bât blesse.

«Si vous êtes en haut de votre échelle et que vous avez l’augmentati­on économique, vous dépassez le haut de votre échelle, il faut que je trouve un moyen de vous la verser, alors je vous la verse sous forme forfaitair­e», insiste M. Marcil.

Il affirme que son université ne contrevien­t pas à la loi.

« ENTOURLOUP­ETTE »

Une interpréta­tion qui n’est pas partagée par tous. Des sources bien informées estiment que la politique salariale de Mcgill est une «entourloup­ette» pour faire indirectem­ent ce qui est interdit.

La loi 100 présentée en 2010 par l’ex-ministre libéral Raymond Bachand proscrit les primes, allocation­s, bonis, compensati­ons ou autres rémunérati­ons additionne­lles fondés sur le rendement person- nel. Cette mesure a été reconduite en avril par le gouverneme­nt Couillard.

VÉRIFICATI­ONS

Le ministère de l’éducation et le Conseil du trésor ont entrepris des vérificati­ons auprès de l’université à la suite de nos appels.

Trois semaines plus tard, le gouverneme­nt n’est pas encore en mesure de statuer formelleme­nt sur la politique salariale de Mcgill.

La porte-parole du ministre François Blais soutient que la loi permet aux gestionnai­res universita­ires de progresser dans une échelle salariale basée sur le rendement.

«Or à Mcgill, il n’y a pas de maximum de traitement, donc ça nous interpelle, on veut vérifier.»

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Selon la politique de l’université Mcgill, lorsqu’un employé a atteint le maximum de l’échelle, il continue de recevoir des hausses de salaire en fonction de son rendement.

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