Le Journal de Quebec

Partenaria­t transpacif­ique (PTP) : le Canada doit saisir l’occasion

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Les mois qui précèdent des élections générales fédérales, alors que les différents partis s’affairent à finaliser les derniers détails de leur plateforme économique, représente­nt un contexte propice à exacerber la joute politique. Néanmoins, il importe que certains dossiers puissent être menés à terme afin de pouvoir préserver la conduite normale des affaires pour les entreprise­s et les employeurs. Les discussion­s entourant le Partenaria­t transpacif­ique (PTP), qui vise à jeter les bases de règles commercial­es pour le libre-échange en Asie, sont de ceux-là.

UN MARCHÉ DE 800 MILLIONS DE CONSOMMATE­URS

Le PTP représente 40 % de l’économie mondiale, pèse pour 800 millions de consommate­urs et implique douze pays : Australie, Brunéi Darussalam, Canada, Chili, États-unis, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-zélande, Pérou, Singapour, Vietnam. De nombreuses opportunit­és sont en jeu pour plusieurs secteurs, qui vont notamment, de l’éliminatio­n des droits de douane à la protection des droits de propriété intellectu­elle, en passant par l’implantati­on de mesures de protection contre des réglementa­tions discrimina­toires, ou encore, la levée de restrictio­ns à la libre circulatio­n des personnes ou de l’investisse­ment.

À l’heure où les dépenses de consommati­on et les investisse­ments publics et privés tournent au ralenti dans plusieurs secteurs allant des ressources naturelles à l’habitation, il est crucial de pouvoir ouvrir davantage notre espace économique pour nos exportateu­rs de biens et de services, qui jouent un rôle clé dans notre croissance économique et dans le maintien de bons emplois au Canada, en facilitant leur accès à de nouveaux marchés.

Le PTP offre le potentiel d’accroître nos exportatio­ns grâce à des éliminatio­ns tarifaires dans des domaines comme les produits agroalimen­taires, le gaz naturel, les produits chimiques, les métaux et les minéraux, le textile, la machinerie, les produits de l’automobile ou encore de l’aéronautiq­ue. À l’inverse, si le Canada ne faisait pas partie de l’entente du PTP, nous pourrions nous retrouver dans une situation où les exportateu­rs des États-unis et les compétiteu­rs d’autres pays bénéficier­aient d’un avantage concurrent­iel au détriment de ceux du Canada, grâce un accès facilité à l’entrée des marchés visés par le PTP.

SAISIR L’OCCASION

Dans la foulée de l’accord économique et commercial global (AECG) avec l’union européenne et compte tenu des relations privilégié­es qu’entretient le Canada avec les États-unis, la mise en oeuvre d’une en- tente dans le cadre du PTP placerait le pays dans une position exceptionn­elle, à l’est comme à l’ouest, avec un accès privilégié à des marchés comptant 1,3 milliard de personnes et représenta­nt les deux tiers de l’économie mondiale.

Observons nos voisins du Sud. En dépit d’un congrès qui lui est majoritair­ement hostile, le président américain Barack Obama trouve le moyen de faire progresser les négociatio­ns sur les accords commerciau­x du PTP. Indépendam­ment de ce qui se passe aux États-unis, il ne faudrait pas que, de notre côté de la frontière, le Canada se contente d’une position où il regarde passer la parade et qu’il ne saisisse pas cette occasion stratégiqu­e qui se présente pour le pays.

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Yves-thomas Dorval Président-directeur général Conseil du patronat du Québec (CPQ)

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