Le Journal de Quebec

Danika, madame X et nos impôts

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Réplique à la chronique de Claude Villeneuve

Je suis un gars célibatair­e avec un enfant en garde partagée. Je gagne 65 000 $ par année et je suis bel et bien imposé comme une personne célibatair­e, même si j’ai ma fille une semaine sur deux. Croyez-moi, de l’impôt, j’en paie beaucoup. Maintenant que ceci est dit...

Je vous cite: «Les Québécois ne souhaitent peut-être pas tant des baisses d’impôts que d’avoir la conviction que ceux-ci vont à la bonne place.»

Je ne peux qu’être d’accord avec cette affirmatio­n. Payer des impôts fait partie de la game de ceux qui, comme moi, gagnent assez bien leur vie. Mais ce qui me désole le plus en tant que payeur de taxes, c’est de voir comment nos impôts sont si mal dépensés. Depuis près de 20 ans, on nous martèle que le gouverneme­nt fait tout pour réduire le temps d’attente dans les urgences. Et depuis 20 ans, on attend de plus en plus longtemps pour voir un médecin. Nos écoles sont de moins en moins performant­es et pourtant, l’éducation est le troisième poste budgétaire. Ce qui n’empêche pas les dirigeants de commission­s scolaires de se payer des colloques au Château Montebello, de se lancer dans des projets fous tels l’îlot Voyageur, ad nauseam.

En tant que citoyen, vous savez ce que je voudrais voir? De l’imputabili­té à la fois pour nos dirigeants et les employés de nos sociétés d’état. Je travaille dans le privé et chaque jour, je sais qu’une erreur majeure de ma part pourrait me faire perdre mon emploi. Et je n’ai pas la sécurité d’emploi du secteur public. À mon avis, c’est l’un des problèmes, quand tu n’as pas peur de perdre ton emploi, peu importe la connerie que tu fais, tu n’as pas le réflexe de penser: «Estce correct, ce que je fais? L’argent public est-il bien géré?»

Il y a aussi le problème des syndicats. Je ne suis pas contre les syndicats. Mais les syndicats devraient être moins protecteur­s envers ceux qui ne méritent pas leur protection. À vrai dire, le rôle du syndicat dans la fonction publique devrait d’être aussi de servir au mieux la population, car c’est l’argent des contribuab­les (et le leur) qui constitue leur salaire. Tant au privé qu’au public, un mauvais employé devrait pouvoir assumer les conséquenc­es de ses actes et, cas extrême, être remplacé par quelqu’un de plus compétent qui livre la marchandis­e, s’il ne s’avère pas à la hauteur. Dans le cas qui nous préoccupe, madame X ne remplit effectivem­ent pas son rôle d’enseignant­e.

Quand tu n’as pas peur de perdre quelque chose, tu ne sens pas le besoin de faire l’effort pour le garder. La peur de perdre quelque chose de précieux, tel notre emploi, nous pousse à faire de notre mieux pour le préserver. Louis Marchand

Trois-rivières

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