Une infection nosocomiale coûte jusqu’à 30 000 $
Un plan d’action pour prévenir et contrôler le fléau
En plus de causer des souffrances importantes, chaque infection contractée à l’hôpital peut coûter au-delà de 30 000 $, d’où le Plan d’action 2015-2020 lancé par le ministère de la Santé afin de prévenir et contrôler les infections nosocomiales.
Parmi les cibles et actions privilégiées, on vise entre autres l’élimination des chambres à plus de deux lits comportant une salle de toilette commune. Le groupe d’experts du ministère de la Santé et de l’institut national de santé publique du Québec préconise aussi d’encadrer l’utilisation du matériel médical à usage uni que, qui peut être une source de contamination bactérienne grave.
DÉCÈS
Les bactériémies figurent parmi les infections nosocomiales les plus morbides et les plus mortelles à se produire dans les hôpitaux de séjours de courte durée. Elles comptent pour 10 % à 15 % de toutes les infections acquises en milieu hospitalier, indique le document portant sur le Plan d’action ministériel.
En 2013-2014, les 97 bactériémies à SARM ( Staphylococcus aureus) déclarées par les hôpitaux québécois auraient coûté un montant maximal de près de 3 millions $. Or, chaque dollar investi en prévention peut entraîner des économies allant jusqu’à 23,85 $ US, selon des données récentes publiées aux États-unis.
Des études placent les infections nosocomiales, dont celles associées au Clostridium difficile et à l’entérocoque résistant à la vancomycine (ERV), au rang des dix principales causes de décès chez les patients hospitalisés.
MESURES
Les infections nosocomiales ont toujours été présentes en milieu hospitalier. Le type de soins offerts et le profil des patients admis ont toutefois changé. Les hôpitaux accueillent un nombre croissant de personnes très malades et très âgées ou ayant un système immunitaire affaibli qui reçoivent des soins de plus en plus complexes, fait-on valoir.
Les experts prônent en outre d’uniformiser et de mettre à niveau les pratiques de nettoyage et de désinfection de l’environnement hospitalier. Ils recommandent également d’accorder des res-sources suffisantes en hygiène et salubrité afin d’assurer des soins sécuritaires.