Le Journal de Quebec

400 millions $ par an pour la psychothér­apie

L’INESSS préconise un accès plus équitable

- JOHANNE ROY

Un programme d’assurance psychothér­apie sur le modèle du régime public d’assurance médicament­s s’élèverait autour de 400 millions $ par an, mais générerait des économies substantie­lles en antidépres­seurs et autres, estime le Collectif pour l’accès à la psychothér­apie.

«Il y aurait des économies immédiates et à long terme, ainsi qu’une population en meilleure santé. Les troubles anxieux et dépressifs touchent chaque famille au Québec. Ceux qui n’ont pas d’assurances privées adhéreraie­nt au programme public d’assurance psychothér­apie selon des modalités semblables à celles de l’assurance médicament­s», souligne le porte-parole du Collectif, David Levine.

M. Levine se réjouit que l’institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) préconise que la psychothér­apie puisse faire partie du panier de services assurés par l’état pour les personness ouffrant de troubles anxieux ou dépressifs.

PLUS EFFICACE À LONG TERME

L’INESSS poursuivra ses travaux afin de définir le type de modèle à privilégie­r et les répercussi­ons budgétaire­s d’un accès plus équitable à la psychothér­apie. Dans l’avis qu’il vient de pu- blier, l’institut conclut que l’efficacité de la psyc hot hérapie est similaire à celle de la pharmacoth­érapie chez les patients atteints de troubles anxieux ou dépressifs.

Cependant, les bénéfices de la psychothér­apie ont tendance à se maintenir plus longtemps que ceux des médicament­s, ce qui réduit le risque de rechute. Combiner psychothér­apie et médication s’avère plus efficace que la psychothér­apie seule dans les cas plus sérieux.

Les analyses économique­s tendent également à montrer que la psychothér­apie offre un meilleur rapport coût/efficacité. «C’est un excellent pas en avant. Le gouverneme­nt pourrait négocier des tarifs intéressan­ts avec les ordres profession­nels», croit M. Levine.

Au cabinet du ministre de la Santé, on affirme que M. Barrette n’a pas encore pris connaissan­ce de l’avis de L’INESSS et qu’il ne fera pas de commentair­e pour le moment.

ANTIDÉPRES­SEURS EN HAUSSE

En 2012, le Commissair­e à la santé et au bien-être a recommandé d’offrir un accès plus équitable à la psychothér­apie.

Entre 2005 et 2009, la prise d’antidépres­seurs chez les adultes couverts par le régime public d’assurance-médicament­s a augmenté de 8,3 %. En 2012, les coûts directs et indirects associés aux tr o ubl e s mentaux auraient avoisiné 60 milliards $ au Canada.

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