Le Journal de Quebec

Les ados québécois fument plus qu’ailleurs

- HÉLOÏSE ARCHAMBAUL­T

Plus d’un adolescent québécois sur quatre a déjà fumé un produit du tabac aromatisé, soit deux fois plus que les jeunes du reste du Canada, révèle une étude.

Au total, 26 % des él è ves québécois du secondaire ont déjà essayé ces produits, comparativ­ement à seulement 13 % dans les autres provinces, conclut l’enquête sur le tabagisme chez les jeunes de l’institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Au Québec, la proportion des garçons et des filles est sensibleme­nt la même.

« PAS SURPRENANT »

«C’est énorme, mais malheureus­ement, ce n’est pas du tout surprenant, réagit Dre Geneviève Bois, porte-parole dela Coalition québéc oise pour le contrôle du tabac. C’est surt out populaire au Québec, et les chiffres montrent que ce n’est pas réglé.»

Chez les élèves de secondaire 1, 12 % des Québécois avaient déjà essayé ce produit, comparativ­ement à moins de 3 % dans le reste du Canada. En secondaire 5, 42 % des Québécois avaient déjà fumé un produit aromatisé, contrairem­ent à 25 % ailleurs au pays.

Les données ont été recueillie­s auprès de plus de 53 000 jeunes du secondaire de toutes les provinces, en 2012-2013.

Questionné­e au sujet de l’attrait marqué des Québécois pour ces produits, Dre Bois avoue qu’il est difficile d’expliquer cet écart avec le reste du pays. Or, comme l’indique l’étude, le tabac chez les jeunes constitue une bataille majeure en santé publique, puisque la majorité des adultes fumeurs commencent à l’adolescenc­e.

Parmi les élèves québécois f umeurs de c i garett e , 7 3 % avaient rapporté avoir fumé un cigarillo ou petit cigare dans le mois précédant l’enquête.

PLUSIEURS PRODUITS

«La tendance récente, c’est le polytabagi­sme. Les jeunes vont souvent fumer plusieurs produits, surtout ceux aromatisés. Parce que c’est à saveur de pêche, ils n’ont pas l’impression que c’est mortel», note Dre Bois.

Récemment, un projet de loi a été déposé au Québec pour interdire les arômes dans les produits du tabac. Pourla Coalition, il est plus que temps de resserrer les règles.

«Il faut que ce soit entériné rapidement à l’automne, parce que c’est la seule façon de réduire les produits aromatisés chez les jeunes, croit Dre Bois. Onne peut plus continuer comme ça, ça n’a aucun sens.»

D’ailleurs, L’INSPQ conclut que bien que les produits du tabac ne soient plus à la vue du public depuis quelques années, l’industrie s’est tournée vers d’autres moyens de marketing.

«Le recours à des emballages aux couleurs et formats attrayants pose toutefois de nouveaux défis aux acteurs de la lutte contre le tabagisme au Québec», peut-on lire.

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L’étude canadienne réalisée en 2012-2013 montre que 26 % des adolescent­s québécois avaient déjà fumé un produit aromatisé. Ailleurs au pays, le taux était de 13 %.

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