1700 emplois menacés
Trois entreprises forestières tirent la sonnette d’alarme
Trois entreprises forestières de la Côte-nord réclament de toute urgence l’intervention du gouvernement pour protéger quelque 1700 emplois menacés de disparaître.
Les opérations de coupes forestières ont été interrompues il y a une semaine; la scierie de Port-cartier est arrêtée depuis trois semaines et les activités à l’usine de sciage et à la papeterie de Produits forestiers Résolus à Baie-comeau sont dangereusement compromises.
Deux problèmes rendent les entreprises non compétitives. Les redevances et taxes exigées par le gouvernement pour le prélèvement de la ressource sont trop élevées.
De plus, il y a le fléau causé par la tordeuse des bourgeons de l’épinette qui inflige des pertes importantes en plus de réduire la valeur du bois récolté.
Il est minuit moins cinq pour l’industrie forestière sur la Côte-nord, préviennent les entreprises Boisaco, Arbec et Produits forestiers Résolu. Après la ces- sation des coupes forestières, les usines disposent d’inventaires leur permettant de fonctionner jusqu’à la fin de l’été.
«Nous avons informé le gouvernement que, selon l’inventaire de bois qui est déjà coupé, une partie est en forêt et une autre partie dans la cour de la scierie Outardes (à Baie-comeau). Ça devrait nous amener autour de la 2e ou 3e semaine de septembre.
LICENCIEMENTS COLLECTIFS
«Une fois cet inventaire écoulé, les opérations de la scierie arrêteront. Quelques semaines plus tard, les activités de la papetière de Baie-comeau cesseront (...) Nous avons fait parvenir à nos travailleurs de la scierie des avis de licenciements collectifs», a confirmé Karl Blackburn, porte-parole de Produits forestiers Résolu.
Aux 150 travailleurs forestiers en chômage depuis le 19 juin, 137 autres travailleurs risquent de perdre leur emploi en septembre. «Lundi prochain, nous enverrons à nos (plus de 250) travailleurs de la papetière, un avis de licenciement collectif qui fera en sorte qu’autour de la 3e ou 4e semaine de septembre, les activi-
tés de la papetière arrêteraient.»
RETOMBÉES DE 300 M$
L’industrie forestière sur la Côte-nord génère 1700 emplois directs et des retombées économiques annuelles de 300 millions, clament les trois entreprises dont les dirigeants se rendront à Québec, le 30 juin, pour rencontrer trois ministres du gouvernement Couillard: Carlos Leitao (Finances), Jacques Daoust (Développement économique) et Laurent Lessard ( Forest, Faune et Parcs).
Les entreprises demandent au gouvernement tout un train de mesures, notamment la réduction des redevances sur le bois et des tarifs d’électricité, des crédits d’impôt pour la construction et l’entretien des chemins forestiers.
«Dans le contexte actuel, ce n’est plus possible pour nous de continuer d’opérer (...) S’il n’y a pas de mesures pour refléter la vraie valeur de la fibre sur la Côte-nord, nous devrons cesser nos opérations et c’est ce qui est en train de se produire (...) On paie trop cher la valeur de la f ibre pour sa valeur marchande», prévient Karl Blackburn.