Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS

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Poème : Vingt ans -VS- trente ans

Suite à l’annonce de votre ouverture à recommence­r à publier les poèmes de vos lecteurs, je vous fais parvenir le mien qui pourrait, selon moi, être un peu d’actualité, en espérant qu’il soit publié :

« À vingt ans, si elle nous aime et nous le murmure, nos désirs inassouvis nous rendent furieux, nous font mal, nous exaltent, nous déchirent, nous torturent.

À trente ans, on aime beaucoup mieux.

Quoi de plus cruel de n’avoir qu’une maîtresse. D’ignorer si ce baiser sera le dernier; quelles incertitud­es, on parle de se laisser.

À trente ans, on aime avec plus de tendresse.

Si de bonheurs sublimes vibre la jeunesse, elle a aussi de nombreux découragem­ents; elle pourchasse des illusions éperdument. À trente ans, on aime avec plus de finesse.

Le nectar du vin est plus doux avec l’âge, la rose épanouie est aussi la plus belle des fleurs et le jour au crépuscule a moins de mirages.

À trente ans, on aime avec courage.

J’aime la douceur lente des moments intimes, j’aime l’harmonie de nos conversati­ons. J’aime aussi les silences pleins de mots qu’on supprime.

À trente ans, on aime avec raison!

François Boulay

Je suis ravie de vous publier en même temps que surprise, que le premier poème publié soit d’une plume masculine. Ce qui ne m’a pas empêchée de me reconnaîtr­e dans les émotions de la vingtaine comme celles de la trentaine. Je fus particuliè­rement touchée par la phrase : « J’aime aussi les silences pleins de mots qu’on supprime. »

Réplique à : « Les gens âgés ne sont pas des privilégié­s »

Ça m’a choqué de lire les propos de « Céline, de Floride » qui blâmait le comporteme­nt des jeunes envers leurs parents. Je pense qu’elle aurait dû réfléchir un peu plus avant de s’exprimer. Contrairem­ent à ce qu’elle affirme, je n’attends pas que mes parents meurent pour aller danser sur leur tombe et profiter de leur argent. Nos parents nous aiment, et nous leurs enfants, nous les aimons en retour, parce qu’ils nous ont ouvert leur coeur et que nous avons fait pareil. Imaginezvo­us Madame Céline, que le courant passe entre eux et nous.

Contrairem­ent à vous en plus, ils ne se sauvent pas en Floride pour passer l’hiver. Ils restent auprès de nous. Et même si nous savons que nous allons hériter d’un méga magot parce que mes parents on été des gens chanceux en affaires, nous n’attendons pas après cet argent pour vivre et nous épanouir. Finalement, je n’aime pas les vieux qui traitent les jeunes d’égoïstes comme vous vous plaisez à le faire.

Moi j’ai 46 ans, mon père en a 76 et nous sommes remplis d’argent parce que les conditions économique­s nous ont été favorables. Mon père a payé sa première maison 10,000$ et assumé le tout en cinq ans. Moi ce fut 75,000$, réglé dans le même laps de temps. Nous possédons ainsi plusieurs maisons que nous avons payées des peanuts et qui aujourd’hui valent largement plus, comme par exemple certains triplex qui valent plus d’un ½ million alors qu’ils furent payés 36,000$.

Anonyme

Je ne sais pas si vous étiez mal luné le matin de votre lecture de ma chronique, mais vous faites dire à la lettre de Céline exactement le contraire de ce qu’elle y exprimait. Comme de plus sa lettre se voulait une réplique à celle d’une jeune fille qui justement cassait du sucre sur les vieux, les accusant d’être responsabl­es des dettes du Québec, vous êtes fort mal venu de dire quelle blâmait à tort les jeunes. Méfiez-vous, car si je faisais comme vous, je pourrais vous accuser de ne parler de vos parents qu’en termes de $$$ puisque ça constitue l’essentiel de votre propos, même si je soupçonne que votr message est tout autre.

Pensée du jour Les batailles de la vie ne sont pas gagnées par les plus forts ni par les plus rapides, mais par ceux qui n’abandonnen­t jamais.

- Les Beaux Proverbes

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