Tué dans l’avion qu’il a bâti
L’aviateur décédé dans un crash vendredi soir était un homme aimé de tous en Gaspésie
Passionné d’aviation, le pilote qui a péri à la suite de l’écrasement de son avion survenu vendredi soir, à Bonaventure, en Gaspésie, est décédé à bord de l’engin qu’il avait construit de ses propres mains.
Malheureusement, sa passion aura emporté Bruno Martin, ce père de famille de 49 ans dont le petit appareil, un monomoteur biplace Just Aircraft de type Highlander, s’est écrasé à l’est de la piste d’atterrissage de l’aéroport de Bonaventure, peu après 20 heures vendredi.
L’annonce de son décès a créé une véritable onde de choc dans la petite communauté de Bonaventure où il était «connu de tous», mais aussi au sein d’Ambulances Radisson de Paspébiac où il était technicien ambulancier.
«Ça fait six ans que je travaille à Bonaventure et je crois qu’il nous parlait [déjà] de son rêve d’avoir son avion», a confié l’un des collègues de Bruno Martin sous le couvert de l’anonymat. «C’était un avion qu’il avait acheté et monté lui-même. Il avait suivi des cours pour le piloter et même pour le réparer, je crois. […] Il volait le plus qu’il pouvait. Il réalisait son rêve. Il adorait ça.»
CLOWN GÉNÉREUX
M. Martin est également décrit comme un «vrai clown» qui était impliqué dans sa communauté. «Il avait un vrai don pour rendre les gens à l’aise, heureux et les faire sourire. Lorsque je pense à l’hospitalité et à la fierté gaspésienne, c’est son sourire que j’imagine», a partagé Laura-pier qui se souvient de «sa belle personnalité, son humanisme et sa générosité».
«Bruno, c’était le comique de nos collègues ambulanciers. Toujours en train de sourire et de rire. Le premier à taquiner, mais il acceptait amplement de se le faire retourner», a renchéri le premier collègue. «Bruno était un homme d’affaires extrêmement vaillant, toujours prêt à aider. Il avait acquis une crèmerie à Bonaventure. Il faisait la presque totalité de son entretien. Il ne s’arrêtait pas cinq minutes. C’était un homme d’action.»
SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE
Grandement bouleversés par le décès de leur collègue, les ambulanciers reçoivent d’ailleurs du soutien psychologique de la part du CLSC de Paspébiac afin de «passer au travers», selon le directeur des opérations, secteur ouest, du Groupe Ambulances Radisson.
«Ça secoue toujours. Ce sont des gens qui travaillent dans le milieu de l’urgence. On peut toujours s’attendre à voir des gens qu’on connaît, des membres de la famille, mais des collègues qu’on côtoie tous les jours, c’est sûr et certain que ça bouleverse», a mentionné Martin Rousseau.
La conjointe de M. Martin s’est refusée à tout commentaire.