Le Journal de Quebec

Une chapelle mobile pour les camionneur­s

- ELISA CLOUTIER

«Stressés» et «traumatisé­s» après avoir été impliqués dans des accidents de la route, près d’une centaine de camionneur­s s’arrêtent chaque mois à la chapelle mobile de Saint-Liboire pour «se vider le coeur».

Aménagée dans un vieux camion-remorque, la chapelle mobile est stationnée au relais routier du rang Saint-édouard, en bordure de l’autoroute 20, depuis 2007.

Selon l’aumônier Claude Mathieu, les camionneur­s sont de plus en plus nombreux à se tourner vers Dieu et ils en ont gros sur le coeur lorsqu’ils franchisse­nt la porte de sa roulotte.

«Les accidents volontaire­s [de la part des automobili­stes] ça arrive, mais les gars n’en parlent pas. Ils gardent ça pour eux et se croient responsabl­es», révèle celui qui admet parfois confier des cas à un psychologu­e.

«J’ai déjà reçu des gars qui avaient des idées noires. Je les revois aujourd’hui et ils me disent que je leur ai sauvé la vie.»

M. Mathieu estime que les compagnies de transport routier mettent énormément de pression sur les camionneur­s, qui doivent souvent faire de longues heures de route pour parvenir à leurs fins. «Il y a des compagnies qui les poussent pas mal. Ils font des 14 heures par jours. Les “dispatcheu­rs” les stressent beaucoup aussi», indique l’aumônier de 75 ans, qui a aussi connu le métier de camionneur.

TOUTES RELIGIONS CONFONDUES

«Ici, c’est une chapelle interconfe­ssionnelle, on n’appartient à personne. N’importe qui peut venir ici», affirme M. Mathieu, qui travaille pour l’organisati­on chrétienne Transport For Christ, comptant cinq chapelles mobiles au Canada.

Celui que plusieurs appellent le «psychologu­e de la route» affirme en entendre de toutes les couleurs. «L’un me parle de la mort de sa femme et de ses deux enfants, un autre qu’il est devenu diabétique et que ça complique son travail, un autre encore vit des problèmes de couple, etc.»

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