Le Journal de Quebec

La drôle de sortie du Dr Julien

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La sortie du Dr Julien dans La Presse a été largement comprise par le public comme une critique à l’égard de la population québécoise qui exige de l’état que des services publics de qualité soient garantis pour l’ensemble de ses membres quel que soit leur revenu. Qu’on parle de CPE, de services de santé, de services sociaux ou d’éducation, rappelons que les contribuab­les paient des impôts afin de bénéficier de ces services.

Au cours de la dernière année, le gouverneme­nt dirigé par M. Couillard a largement sabré les différents services essentiels à la population, dont les CPE, la santé et l’éducation. D’une autre main, il s’est permis de prendre l’argent des contribuab­les et de l’investir dans des services similaires gérés par le privé tant dans le domaine des services de garde que dans celui des services sociaux par le biais de la pédiatrie sociale. Que devons-nous comprendre de cette situation?

Le mouvement communauta­ire, que le Dr Julien semble regarder d’un oeil moqueur, permet aux Québécois de bénéficier des meilleurs services de prévention qu’on puisse trouver. La plupart des pays à travers le monde nomment la prévention comme étant ce qu’il y a de plus rentable, mais peu d’investisse­ment y sont consentis.

Au Québec, nous avons élaboré un modèle d’interventi­on avec des structures souples et peu coûteuses qui travaillen­t en amont des problémati­ques sévères dans plusieurs domaines de la santé, des services sociaux et de l’éducation. Dans nos organisati­ons communauta­ires, le sang ne coule pas et ne peut faire la manchette des journaux régulièrem­ent, mais bien des drames y sont évités.

Avec cette approche de proximité, nous travaillon­s justement à la transforma­tion sociale et à la reprise de pouvoir des individus et des collectivi­tés à l’égard des conditions de vie qui leur sont faites. Pour sa part, le mouvement communauta­ire Famille rejoint plus de 100 000 familles par année dans toutes les régions du Québec. Celles-ci trouvent au sein des organismes communauta­ires Famille un soutien à l’exercice de leur rôle parental et un accompagne­ment dans les périodes de vie plus difficiles en privilégia­nt la collectivi­sation des solutions. Dans leur milieu, les organismes communauta­ires Famille doivent trouver annuelleme­nt entre 50% et 80% de fonds supplément­aires à l’investisse­ment gouverneme­ntal pour maintenir ce soutien essentiel aux familles.

Lorsqu’on est promoteur de Centres de pédiatrie sociale «en communauté», il faut minimaleme­nt adopter une attitude de respect et de reconnaiss­ance de l’apport de tous les acteurs de la communauté.

Louisane Côté Directrice générale Fédération québécoise des organismes communauta­ires Famille

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