Trop de sel dans vos desserts
Les quantités de sodium sont parfois astronomiques dans les plats sucrés
Des desserts offerts dans certaines chaînes de restos contiennent plus de sel que dans un Big Mac. Cherchez l’erreur.
On sait qu’un hamburger ou une frite peuvent être saturés de sel, mais qui pourrait croire que des desserts contiennent plus de sodium que plusieurs plats principaux? C’est pourtant ce que notre petite recherche a démontré.
Le Journal a identifié les repas les plus caloriques dans les grandes chaînes. Pour chacune d’elle, nous avons ensuite sélectionné le plat principal, le breuvage et le dessert qui en contenait le plus.
Bien entendu, le sel et le sucre venaient avec les calories. Mais le sodium dans les desserts a de quoi étonner.
DU SEL DANS LA TARTE
Les 1020 mg de sodium de la gaufre dessert du East Side Mario représentent pas moins de 70 % des besoins quotidiens en sel. C’est plus qu’un Big Mac, qui en contient quand même 970 mg. Le gâteau au fromage de Pizza Hut (980 mg) le bat aussi dans la catégorie.
Mais pourquoi ajouter tant de sel à un dessert? «Le sel a pour fonction de rehausser les autres saveurs, dont celle du sucre», répond Marie-josée Leblanc, nutritionniste chez Extenso.
«On ne goûte pas le sel, mais on sait qu’il y en avait beaucoup quand on boit trois gallons d’eau au retour à la maison», dit Claude Castonguay, 50 ans. Cet habitué des chaînes de restaurant dit avoir diminué ses visites et s’être fait suivre par l’équipe de l’institut de cardiologie de Montréal (ICM) quand il a su qu’il avait un problème de tension artérielle.
DIFFICILE DE QUANTIFIER LE SUCRE
Un an de remise en forme n’a fait que faire monter sa tension artérielle. Il a fallu qu’il revoie son alimentation.
«Pour les problèmes cardiovasculaires, revoir son alimentation est beaucoup plus efficace que de faire de l’exercice», dit le Dr Martin Juneau, de L’ICM.
Quantifier le sel est facile, parce que du sel, ce n’est que du sel. Pour le sucre, contrairement au sodium, c’est plus difficile parce que tous les sucres ne sont pas égaux.
En comptant tous les glucides, on croit de prime abord que la poutine de PFK équivaut à engloutir 12 biscuits Whippets. Mais il s’agit d’une mauvaise façon de calculer, car la plupart de ces sucres sont de l’amidon, note Mme Leblanc. Il faut uniquement tenir compte des sucres ajoutés.
IMPOSER L’AFFICHAGE
«Pour les consommateurs, avec les données affichées, il est très difficile de calculer correctement pour faire des choix», note la nutritionniste.
«Plusieurs restaurants ne donnent même pas encore la possibilité de consulter l’information nutritionnelle des repas servis», dit Isabelle Huot, une autre nutritionniste.
Pour Corinne Voyer, de la Coalition Poids, la solution passe justement par une meilleure information. «Il faut qu’on impose l’affichage de ces données dans les menus. Ça va nous permettre de faire de meilleurs choix. Et les chaînes vont changer des recettes. Parce que c’est gênant d’afficher tant de calories, de sucre ou de sel pour certains plats.»
La majorité des chaînes de restaurant le font déjà, mais le plus souvent uniquement sur leur site web et parfois dans des dépliants que peu de clients consultent.