Blocs opératoires au ralenti
Les effectifs réduits font que plusieurs salles sont fermées jusqu’au 8 septembre
Alors que l’attente moyenne est de 47 semaines à l’hôpital Saint-François-d’assise pour une opération du genou, la diminution estivale des activités se prolongera jusqu’au 8 septembre, cette année.
Le bloc opératoire tourne au ralenti depuis le 20 juin, trois salles sur dix étant fermées pour une période de presque douze semaines. Au CHUL, les activités reviendront à la normale le 8 septembre également, soit six jours plus tard que l’an dernier et qu’en 2013.
Selon le président du Conseil pour la protection des malades, Me Paul Brunet, les gens qui ont besoin d’être soignés, l’été, sont mal pris.
Du côté des hôpitaux Enfant-jésus et Saint-sacrement, ainsi qu’à l’institut de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ), le ralentissement estival se terminera le 31 août.
À l’hôtel-dieu de Québec, les fermetures de salles d’opération ont été modulées afin d’atténuer les répercussions sur les list es d’attente en oncologie. Jusqu’au 23 août, le bloc opératoire fonctionnera à 66 %, puis à 78 % la semaine suivante et à 89 % la semaine du 31 août.
PERSONNEL EN VACANCES
À peine plus de la moitié des patients cancéreux sont opérés dans les délais prescrits de moins de quatre semaines, à l’hôtel-dieu de Québec.
«Dans les cinq hôpitaux du CHU de Québec, la réduction des activités, l’été, est en fonction des ressources accessibles. Les médecins et les chirurgiens prennent des vacances et l’on a l’obligation d’offrir des périodes de vacances à nos employés. De plus, la clientèle est moins disponible», explique la porte-parole du CHU de Québec, Pascale Saint- Pierre.
Me Brunet juge qu’on fait fausse route. «J’ai beaucoup de respect pour les médecins et les infirmières. L’organisation des soins est davantage faite en fonction des gens qui soignent que de ceux qui veulent être soignés», observe-t-il.
LOBBYS CORPORATIFS
«Le réseau de la santé plie sous la force des grands lobbys des ordres professionnels. Ce sont aussi des choix budgétaires que les hôpitaux font en ne remplaçant pas le personnel qui est en vacances. La période estivale est la belle excuse pour réduire ses coûts», argue Me Brunet.
À L’IUCPQ, l’une des trois salles d’électrophysiologie est inopérante jusqu’à la fin août. À la fin mars, plus de 320 patients sur 481 en attente d’une procédure pour la pose d’un stimulateur cardiaque, d’un défibrillateur ou autres subissaient des retards indus.