Le Journal de Quebec

Unions libres, le Québec dépassé par l’amérique latine

Les Québécois ne sont probableme­nt pas les champions planétaire­s de l’union libre. Une récente étude révèle qu’ils sont détrônés par des couples de certains pays d’amérique latine.

- Isabelle Maher l IMAHERJDM cisabelle. maher @quebecorme­dia.com

Les Québécois n’auraient peut-être jamais véritablem­ent mérité leur réputation de champions mondiaux de l’union libre, selon un article publié dans le plus récent n u mé ro d e l a r ev u e Population and Developmen­t Review.

«Le titre de “champion” du Québec dans cette catégorie tient vraisembla­blement beaucoup au fait qu’on ne connaît pas vraiment le score des autres pays», explique Benoît Laplante, chercheur et démographe à l’institut national de la recherche scientifiq­ue de l’université du Québec (INRS).

L’étude réalisée par M. Laplante et son éq u i p e mo nt r e qu ’ a u Ho nd u r a s , a u Panama et en République dominicain­e, la proportion des femmes de 15 à 49 ans qui vivent dans une union conjugale sans être mariées dépasse 60 %.

Chez nous, même avec 38 % de couples vivant en union de fait, les Québécois se classent loin derrière la République dominicain­e où près de trois femmes sur quatre vivent en union libre.

«L’union libre a une longue histoire en Amérique latine. Traditionn­ellement réservée aux population­s rurales, indigènes ou urbaines pauvres, l’union de fait gagne les gens aisés avec enfants, depuis 20 ou 30 ans», explique le chercheur.

LES ÉTATS-UNIS AUSSI

Cette tendance à bouder le mariage gagne également le reste du monde, affirme le chercheur.

«En Angleterre et au Pays de Galles, 43 % des enfants sont nés de couples qui ne sont pas mariés, affirme-t-il. En France, depuis une dizaine d’années, les couples concluent davantage de PACS (contrats d’union libre) que de mariages.»

Fait étonnant, l’union libre fait maintenant une percée dans les milieux culturelle­ment très attachés au mariage. Aux États-unis, le nombre de femmes affirmant vivre en union libre est passé de 34 % en 1995 à 48 % en 2010, indique un rapport national de statistiqu­es sur la famille, publié en 2013.

«Là-bas, on l’observe surtout chez les population­s qui ont peu de revenus et d’instructio­n», précise-t-il.

LA RUPTURE AILLEURS DANS LE MONDE

Lorsque survient la séparation, il existe peu d’endroits dans le monde où la loi oblige les conjoints de fait à se soutenir financière­ment, poursuit le démographe.

«En dehors du Canada anglais et du Brésil, je ne connais pas de territoire où le droit prévoit que les conjoints de fait puissent se devoir des aliments après la rupture. L’obligation alimentair­e entre exconjoint­s de fait n’existe ni en France, ni en Angleterre, ni en Suède», conclut-il.

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