Le Journal de Quebec

Plus d’unions libres en région

- ISABELLE MAHER

Contrairem­ent à ce que l’on pourrait croire, plus de gens se marient à Montréal que dans les autres régions du Québec. L’union libre est une tradition francophon­e bien ancrée en région.

Selon les recherches menées par la sociologue de L’INRS Hélène Belleau, qui s’appuient sur des statistiqu­es portant sur les couples avec enfant, la métropole serait même la capitale des couples mariés. À peine un couple avec enfants sur cinq y vit en union libre.

«On explique cette statistiqu­e par la présence de nombreux couples nouvelleme­nt immigrés ou en union mixte (l’un des conjoints est issu de l’immigratio­n). Ces gens favorisent plus majoritair­ement le mariage», résume la chercheuse.

Les Québécois doivent donc plutôt leur réputation de «champions de l’union libre» aux couples vivant en Gaspésie, en AbitibiTém­iscamingue et sur le Côte-nord où une majorité de gens, près de 60 %, vit en union de fait.

«Le choix de vivre en union de fait est très présent chez les Canadiens français d’origine catholique, qui ont rejeté le mariage avec l’église et en même temps son cadre juridique», observe la professeur­e.

RÉALITÉS CACHÉES

Ces données recueillie­s auprès du ministère de la Famille et de Statistiqu­e Canada cachent d’importante­s réalités, fait valoir Mme Belleau.

Par exemple, les couples québécois avec enfants qui ne sont pas mariés vivent souvent dans les régions où les population­s vivent de l’exploitati­on des ressources naturelles.

«Cela signifie que les emplois que l’on y trouve sont majoritair­ement masculins, que l’écart entre les revenus des hommes et des femmes est énorme, et qu’au moment de la séparation, nos lois doivent en tenir compte», plaide-t-elle.

Autre particular­ité sur les mariages québécois, un sur trois est plutôt un «remariage» et les gens se marient souvent après plusieurs années de vie commune.

«Un peu pour célébrer des années d’union libre», constate-t-elle.

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