Le scaphandrier globe-trotter
Il parcourt la planète pour plonger durant des semaines à des centaines de pieds sous l’eau, isolé du reste du monde avec une poignée de collègues. Son boulot? Scaphandrier « offshore » sur les plates-formes pétrolières.
Formé en gestion hôtelière, Sean O’neil déménage à 21 ans en Colombie-britannique, où il travaille dans la restauration et la construction. Le hasard a voulu qu’il loue un appartement situé au sous-sol de la maison d’un scaphandrier.
«On partageait la même ligne téléphonique. On recevait des appels tout le temps de l’arabie saoudite, de la Californie, des États-unis. Il était souvent parti», se souvient le résident du Mont-saint-anne.
FORMATION
Séduit par le métier de son propriétaire, il décide de suivre un cours de plongée à Vancouver, avant de s’inscrire en 2003 dans un collège spécialisé offrant la formation de scaphandrier à Toronto. La cohorte compte 54 élèves, seuls 12 obtiendront leur diplôme.
Il travaillera six mois comme scaphandrier «civil» dans le port de Montréal. En 2005, l’ouragan Katrina frappe et ravage des centaines de plates-formes pétrolières. Son ancien propriétaire lui offre alors de partir pour la Louisiane. «C’est ce que je voulais faire, mais ça ne se voit pas vraiment, en sortant de l’école, de pouvoir travailler dans le domaine pétrolier», affirme-t-il.
TEMPS PLEIN
Il apprend les rudiments de l’« offshore » durant des mois. Puis est venu son tour de plonger dans les profondeurs des eaux. À ce jour, son métier l’a mené en Écosse, au Danemark, en Malaisie, etc. Il revient tout juste de Dubaï, où il a rejoint un équipage d’une centaine de personnes, dont une douzaine de scaphandriers.
Ces derniers se relaient sans relâche, sept jours sur sept, pendant la durée du contrat. «La compagnie pétrolière dépense entre 100 000 $ et 300 000 $ par jour pour amener un bateau là. Donc, ça doit rouler», avancet-il.
Au travail, Sean O’neil et ses compagnons plongeurs sont pratiquement coupés de tout contact. Lorsqu’ils ne sont pas dans l’eau, les scaphandriers résident dans une chambre hyper ba r e s i tué e su r le navire. «On va quitter la chambre dans une espèce de cloche qui va nous amener, par exemple, à 60 mètres sous l’eau. On travaille six à huit heures dans l’eau, on retourne dans la cloche, qui nous ramène dans la chambre. Mais le corps est toujours à une pression de 60 mètres. On décompresse uniquement à la fin, pour économiser du temps», termine celui qui passe annuellement environ six mois à l’étranger et six mois... en vacances.