Le Journal de Quebec

Des chandelles pour les victimes

Une centaine de personnes ont eu une pensée hier soir pour les jeunes hommes tués et leur mère éplorée

- BAPTISTE ZAPIRAIN

Une centaine de personnes très émues se sont recueillie­s en allumant une bougie hier soir lors d’une cérémonie en hommage aux deux jeunes tués jeudi à Bouchervil­le, vraisembla­blement par leur père.

«Je considérai­s Jérémie comme mon frère. J’étais à deux doigts de me faire tatouer son nom», a lâché Julien Carignan, en larmes.

Le jeune homme de 24 ans est un ami très proche de Jérémie et Gabriel Dubuc, âgés de 21 et 19 ans. Celui qui jouait au soccer toutes les semaines avec Jérémie a eu beaucoup de mal à contenir ses émotions pendant la vigile qui a eu lieu hier à 21 h devant la maison de leur père Michel Dubuc, où les deux frères ont été retrouvés morts par la police vers 0 h 30, vendredi.

Tout porte à croire que c’est le père luimême qui les aurait abattus sur place, avant de mettre le feu dans la maison et de se suicider. Il aurait aussi tué son ancien avocat et une notaire à Terrebonne dans la même soirée.

Un petit autel a été dressé devant deux croix sur le gazon en hommage aux deux jeunes hommes. Le site a été inondé de cierges, fleurs, petits mots et même des peluches. D’autres amis ont fait s’envoler des lanternes chinoises dans le ciel. «Jérémie était tellement fin, tellement affectueux. Ils esoucia it de to ut le monde», se souvient Caroline Gosselin, 22 ans, une amie qui a organisé la vigile.

La foule s’est recueillie en silence. Mais les gens ont applaudi les proches qui sont venus se recueillir devant l’autel et les deux croix.

MÈRE BOULEVERSÉ­E

La mère des jeunes garçons, France Ainsley, était cependant trop émue pour venir, selon Denis Gosselin, un bon ami à elle. «C’est trop frais. Moi je suis anéanti, et ce ne sont pas mes enfants. Imaginez elle», a-t-il déclaré.

Elle a cependant demandé à M. Gosselin de photograph­ier la vigile, lui qui a déjà immortalis­é son deuxième mariage l’an passé.

« Elle éta ittrès touchée devoir to utce monde qui voulait venir à la cérémonie. Elle n’était pas capable de venir, mais elle voulait voir. C’est un honneur», explique M. Gosselin.

De nombreuses personnes ont d’ailleurs eu une pensée par Mme Ainsley, comme MarieFranc­e Héon, elle aussi mère de famille.

«J’ai deux enfants de 21 et 22 ans, ça fait réfléchir. On se projette forcément. C’est touchant, dit celle qui s’est agenouillé­e devant l’autel pour allumer une chandelle. Il faut leur allumer la lumière à ces petits gars.»

UN HOMME « ISOLÉ » ET « SOLITAIRE »

Le drame émeut d’autant plus les proches des victimes qu’ils ne comprennen­t tout simplement pas comment un tel cauchemar a pu arriver. Les fréquents déboires financiers de M. Dubuc pourraient expliquer le meurtre d’un avocat, mais pas celui de ses enfants.

«Selon toute vraisembla­nce, il a décidé de résoudre tous ces problèmes en même temps», soupire M. Gosselin. Les enfants ne vivaient pas avec leur père depuis que Michel Dubuc et France Ainsley se sont séparés en 2002. Ils lui rendaient seulement visite à l’occasion, ont dit plusieurs voisins, qui ont décrit M. Dubuc comme un homme «isolé» et «solitaire».

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De nombreux amis de Jérémie et Gabriel Dubuc se sont recueillis devant l’autel installé devant la maison où ils ont été trouvés morts jeudi soir, rue de Blois à Bouchervil­le. Jérémie Dubuc Gabriel Dubuc

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