Le pays divisé à l’aube d’un vote crucial
Athènes | (AFP) Après cinq ans d’austérité, les Grecs tiraillés entre lassitude de la rigueur et attachement à l’europe sont à la veille d’un référendum incertain aujourd’hui, qui va sceller le sort de leur gouvernement et peser sur les relations avec la zone euro.
Les bureaux de vote ouvriront à 7 h locale, lançant le scrutin après une campagne aussi brève qu’exaltée qui a laissé les partisans du oui et du non au coude à coude dans les sondages.
Tout s’est figé hier pour cette journée de relâche politique, quelques heures après des mobilisations massives de chaque camp dans le centre d’athènes.
RUÉE DANS LES SUPERMARCHÉS
Dans un supermarché de Glyfada, la banlieue aisée d’athènes, certains riverains semblent avoir paniqué, se ruant sur les produits de première nécessité: papier-toilette, pâtes, légumes secs, lait concentré, dont les rayons sont vides, a constaté un photographe de L’AFP.
Dans les intentions de vote, le Nai (oui) est donné gagnant d’une courte tête: sur les quatre derniers sondages publiés, trois donnent l’avantage au oui avec une faible avance de 0,4 à 0,6 point; un sondage place le non en tête de 0,5 point. Le pourcentage d’indécis reste élevé.
Pour l’exécutif mené par la gauche radicale Syriza, une victoire du oui serait un désaveu et pourrait ouvrir une période d’instabilité politique, que l’économie et le système bancaire du pays ne peuvent se permettre, même pour une courte durée.
Une victoire du non aujourd’hui provoquerait un «saut dans l’inconnu», selon la plupart des observateurs, même si le gouvernement Tsipras promet un accord pour les jours suivants, fort d’une légitimité renforcée.