Des menus sans boeuf ni porc dictés par la religion
Les menus offerts dans les avions ne répondent pas toujours à des contraintes de budget ou de papilles, mais sont plutôt influencés par la politique et les religions, selon une étude.
Vous ne trouverez ni boeuf, ni veau, ni porc sur un vol de Jet Airways. Vous mangerez végétarien à bord d’un avion de la compagnie Continental à destination de l’inde et vous pourrez même respecter le carême si vous volez avec l’entreprise russe Aeroflot.
Comment explique-t-on ces particular i t és? C’ est l a question à l aquelle a voulu répondre une équipe de chercheurs montréalais.
«Les questions économiques et géographiques ont leur importance, mais ce sont surtout des questions idéologiques et religieuses qui dictent les menus», a constaté Olivier Bauer, professeur à la facultéde théologie et de sciences des religions de l’université de Montréal.
Dans une récente étude, les trois chercheurs ont scruté les menus offerts en classe économique de 34 compagnies aériennes pour découvrir que la très vaste majorité des vols pe uvent accommoder juifs , musulmans et hindous.
MENUS ADAPTÉS
Ainsi, 94 % des compagnies of frent des menu sad ap té s aux musulmans, 85 % ont des menus convenant aux juifs et aux hindous et 5 0 % des vol s peuvent convenir aux jaïns.
«C’est l’association internationale du transport aérien, L’IATA, qui définit les normes des menus qui seront servis en vol», précise le coauteur de l’étude.
Ces principes s’appliquent aussi chez les compagnies aériennes nord-américaines. Il est donc possible de manger ca s her, halal ou végétarien siv ous voyagez sur Air Canada , Delta et Continental.
«La nourriture est fondamentale pour un musulman, plus importante pour lui que de lui parler dans sa langue», observe Olivier Bauer.
RELATIONS DIPLOMATIQUES
Selon l’étude, Gulf Air et Saudi Arabian offrent même un menu special pour le ramadan.
La composition de l’ass i ette devient carrément politique pour des compagnies aériennes comme Emirates et Gulf Air. Ces dernières n’offrent pas de repas casher probablement parce que le Royaume de Bahreïn et les Émirats arabes unis n’entretiennent pas de relations diplomatiques avec Israël, soutiennent les chercheurs.
«Dans certains cas, les repas servis dans les avions représentent une forme de reconnaissance politique», avance-t-il.