Le Journal de Quebec

L’écoute, un service essentiel

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Riches, pauvres, scolarisée­s ou pas, les personnes qui ont eu besoin de parler à un bénévole de Tel-aide n’ont pas de profil type.

«La solitude et la détresse, ça n’a rien à voir avec ce qui est extérieur à nous. Des gens de toutes les couches de la société nous appellent», confie Albert... «Albert 2047F», précise le bénévole de TelAide qui accepte pour la première fois de sortir de l’ombre sans toutefois mentionner son nom de famille.

Le retraité de 65 ans explore depuis maintenant 11 ans toutes les facettes de la détresse humaine en écoutant les confidence­s de ceux qui cherchent un peu de réconfort.

«C’est ma fille qui m’a suggéré de faire ça. Elle me disait: il me semble que tu serais bon. Mais en arrivant à Tel-aide, je me suis rendu compte que je ne savais pas écouter», avoue-t-il.

Avant de prêter son oreille aux personnes en détresse, Albert a suivi une formation théorique de cinq semaines en plus d’un stage de 24 heures. La méthode d’écoute active enseignée à Tel-aide est celle du psychothér­apeute Carl Rogers.

«Pas de solution, pas de conseil, pas de soutien. Il faut croire que la personne a tout ce qu’il faut en elle. Nous, on s’oublie, c’est de l’empathie pure», décrit-il.

Savoir écouter requiert un énorme travail sur soi. Tout le monde n’est pas fait pour ça. Certains appels viennent chercher nos propres impuissanc­es, constate Albert.

Beaucoup d’appels proviennen­t de personnes souffrant de maladies mentales qui ont épuisé leur famille. D’autres vivent la perte d’un être cher, un enfant décédé ou un diagnostic de cancer.

«Les appels les plus marquants sont ceux provenant de personnes qui veulent se suicider. Quand on doit appeler le 9-1-1 pour envoyer des secours, c’est très prenant», raconte le bénévole devenu formateur et accompagna­teur.

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