Le Journal de Quebec

Quand ton monde s’effondre d’un coup

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Mon histoire commence en 1970, alors que j’avais presque 19 ans, quand j’ai rencontré celle qui est devenue mon épouse qui venait tout juste d’avoir 14 ans. Dès notre première rencontre, nous savions d’instinct que nous formions un couple. Ses parents étant séparés et elle vivait seule à l’époque. Nous avons eu un début de vie commune assez rock&roll. On déménageai­t chaque mois ou presque.

De mon côté j’étais seul aussi, puisque ma mère est morte alors que j’avais 5 ans et mon père quand j’en avais 18. Ma petite femme a eu son premier enfant à 15 ans, et sur l’insistance de l’église, je l’ai mariée alors quelle avait 16 ans, pour ne pas risquer qu’on nous enlève le petit. À ce moment-là, j’avais l’opportunit­é d’aller jouer au hockey pour la ligue nationale à Philadelph­ie, mais comme ma belle-mère n’aurait pas supporté que ma femme élève notre enfant seule, j’ai choisi de rester ici et de mettre une croix sur ma carrière dans le monde du hockey.

Avec six ans d’intervalle entre chacun, nous avons eu deux autres enfants, soit un gars et deux filles, qui nous ont donné 10 petits-enfants. Avec les années, nous avons été victimes ma femme et moi, d’avoir à trop garder nos petits- enfants sur l’insistance de nos enfants. Mariés à 16 et 21 ans, nous nous retrouvion­s à la tête d’une aussi grosse tribu à 58 et 63 ans. Ce qui faisait de nous des grands-parents plutôt jeunes.

Comme j’ai subi quelques pontages cardiaques, que je fus greffé d’un rein en plus d’avoir eu quelques autres pépins de santé, l’obligation qu’on ressentait ma femme et moi de ralentir considérab­lement la garde des petits a donné lieu à de très grosses chicanes de famille. Lesquelles chicanes nous ont menés ma femme et moi après 44 ans de vie commune et 42 ans de mariage, à une séparation. Depuis neuf mois on vit seul chacun de son côté, et personnell­ement, la cour m’a interdit d’entrer en contact avec ma femme et mes enfants, ainsi qu’avec mes petits-enfants. Sans amis et ayant perdu ma famille, je vis un cauchemar.

Je m’ennuie de tout mon monde vous ne pouvez pas savoir comment. Je n’en peux plus de cette situation où ma femme elle, a le droit de voir toute la famille, et moi pas. Les enfants me tiennent responsabl­e de la situation, mais s’ils savaient ce que je vis présenteme­nt, ils ne parleraien­t plus à leur mère. N’est-ce pas un scénario incroyable que des enfants puissent ainsi provoquer la rupture d’un couple vieux de 44 ans parce qu’ils ne sont pas capables de s’occuper de leurs propres enfants. Je me sens perdu, alors que ma femme elle, semble mieux s’accommoder de la situation. Dites-moi comment faire pour pouvoir récupérer mon épouse?

Daniel, L.

Mais que s’est-il donc passé lors de ces fameuses chicanes pour la garde de vos petits-enfants? Qu’estce que vous avez fait de si terrible au point que la cour vous interdise l’accès aux vôtres? C’est là que se trouve le noeud du problème, et de ça, vous vous êtes bien abstenu d’en parler. Peut être parce que ça ne vous montre pas sous votre meilleur jour.

Vous savez Daniel, quand on veut avoir de l’aide, il faut tracer le portrait global d’une situation, et non pas juste la partie qui fait notre affaire. Vous allez en être quitte pour me réécrire si vous voulez que je sois en mesure de vous conseiller. C’est impossible que des enfants mènent leurs parents à la séparation si le couple va bien. Il est donc évident que le coeur du problème se situe entre votre femme et vous, et que l’histoire de la garde de vos petits-enfants n’est que la goutte qui a fait déborder le vase. J’espère me tromper, mais vous seul êtes en mesure de me le dire.

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