Le Journal de Quebec

Mon été au Musée Gilles-villeneuve

Vu que l’on n’est jamais si bien servi que par soi-même, vous me permettrez de vous entretenir d’une gentille idée de mon fils François, qui a parlementé en secret avec Alain Belhumeur, le directeur du musée Gilles-villeneuve, afin d’y tenir pendant tout

- AVEC JACQUES DUVAL collaborat­eur spécial

Au départ, j’étais un peu mal à l’aise à l’idée de cohabiter dans un lieu où l’un des plus célèbres pilotes de course du monde fait l ’ objetd’ un hommage pleinement mérité. Je ne suis jamais arrivé à la cheville d’un Gilles Villeneuve et ma seule affinité avec lui est sans doute de lui avoir inculqué la passion de la course automobile, grâce à mes émissions de télé et à ma notoriété en ce domaine.

De refuser un tel honneur par contre eut été une déconvenue à ceux (dont mon fils) qui l’avaient planifié. Cela dit, vous me voyez très touché et honoré à la fois de passer l’été au milieu de tous les souvenirs ayant marqué la trop courte carrière du fabuleux Gilles Villeneuve.

LES BELLES ANNÉES DE MONT-TREMBLANT

L’idéateur de cet hommage est en partie celui qui, depuis plus de 20 ans, tient à bout de bras, sans aucun subside de nos divers paliers de gouverneme­nt, cet humble musée à l’endroit même où Gilles Villeneuve­a entre prisson périplever­sla Formule 1 . Al ai n Be lh u meur cherchait à célébrer d’une façon quelconque les années fastes du Mont-tremblant à l’époque où les héros locaux s’y donnaient rendez-vous pour disputer le championna­t du Québec ou encore compléter le programme des courses lors des week-ends de Grand Prix (1968 et 1970), de CanAm, de Trans Am ou de voitures Indy. Au même moment, mon fiston François avait des visées similaires inspirées par la carrière en course de son père.

C’est ainsi que du 4 juillet à la fin septembre, un coin du musée Gilles-villeneuve a été aménagé afin de faire revivre les années 1970 de la piste quel’ on appelait familièrem­ent, mê me en anglais, «le circuit».

En plus des souvenirs habituels de Gilles depuis ses premières motoneiges jusqu’à ses monoplaces de course, on pourra admirer une réplique de la Porsche 911 avec laquelle j’ai gagné le championna­t du Québec en 1968 et 1969. Cette voiture a sa propre histoire puis qu’ ellea appartenu à Guy Gendron, ce monsieur dont on m’avait fait part du désir, avant de mourir, de faire quelques tours du circuit de Mont-tremblant avec moi comme pilote dans sa propre Porsche amplement modifiée. Les lecteurs familiers avec cette chronique se souviendro­nt de cet événement et, non sans un pincement au coeur, de son décès quelques semaines à peine après la réalisatio­n de son rêve. Guy a succombé à un cancer du cerveau qui avait envahi la totalité de son corps. J’en profite ici pour remercier l’épouse de Guy, Chantal Nolet, qui a bien voulu accepter de nous prêter l’auto de son regretté mari pour l’événement. Elle l’a même pilotée elle-même jusqu’à Berthiervi­lle.

DE DAYTONA À BERTHIERVI­LLE

La 911 que vous verrez à l’entrée du musée, encadrée par une fresque d’une des Ferrari de Gilles, a été habillée pour la circonstan­ce par les gens de Vision Carbone, une compagnie installée à Repentigny et spécialisé­e dans les écrans parepierre­s ou la décoration de voitures au moyen d’une fine pellicule de vinyle de carbone. Avec ce procédé, ils peuvent aussi bien changer la couleur d’un véhicule hideux ou simplement y apposer une publicité quelconque.

L’ autre Porsche exposée cependant e st authentiqu­e, et il s’agit de la 914-6 GT avec laquelle Bob Bailey, George Nicholas et moi-même avons gagné la catégorie GT l ors des 24 Heures de Daytona en 1971.

Quarante-six ans plus tard, elle est exactement dans le même état que lorsque nous avons terminé l’épreuve d’endurance de Daytona. Elle a même été primée le printemps dernier, au concours d’élégance d’amelia Island en Floride, comme la voiture de course la mieux préservée dans son état original.

Mes remercieme­nts à son actuel propriétai­re, Paul Phlugfelde­r, de Concord au Massachuse­tts, qui a eu l’amabilité de nous la prêter pour la durée de l’exposition.

Je passerai donc l’été en compagnie de Gilles Villeneuve, dans son musée de Berthiervi­lle, baigné dans tous ces souvenirs d’une époque que je considère, encore aujourd’hui, comme la plus belle de la course automobile chez nous. Salut champion!

 ??  ?? Le musée Gilles-villeneuve rendra hommage au pilote québécois Jacques Duval l or s d’ une exposition qui se tiendra tout l’été. Deux voitures, dont cette Porsche 911, feront revivre les belles années 1970 du circuit Mont-tremblant.
Le musée Gilles-villeneuve rendra hommage au pilote québécois Jacques Duval l or s d’ une exposition qui se tiendra tout l’été. Deux voitures, dont cette Porsche 911, feront revivre les belles années 1970 du circuit Mont-tremblant.
 ??  ?? Jacques Duval au volant de sa Porsche 904 en 1965.
Jacques Duval au volant de sa Porsche 904 en 1965.
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