Ils ne veulent pas que les vélos passent devant leur maison
«Peut-être y aurait-il lieu d’envisager un déménagement», a suggéré un juge à un résident de Chicoutimi, qui dénonçait des voisins passant à vélo devant chez lui.
Gérard Villeneuve et Mireille Tremblay ont perdu leur cause sur toute la ligne, en mars dernier. Ils accusaient deux couples voisins d’avoir des «comportements hostiles, insultants et harcelants» envers eux.
Ce sont plutôt eux qui leur faisaient des misères, a conclu le juge.
«Demandez-moi plus de croire en la justice. Surtout que nous, on n’a jamaisrien fait», a dit au Journal M. Villeneuve. «On est vraiment découragés», ajoute sa femme, qui lui arr achele combiné des mains pour poursuivre la conversation.
Le couple reprochait à ses voisins de marcher lentement devant leur maison pour les embêter et de passer à vélo dans la rue. Rien pour convaincre le juge.
«D’aucune façon, M. Villeneuve et sa conjointe n’ont donné un iota de preuve démontrant un comportement in appro prié des personnes qu’ils poursuivent», semonce le juge Paul Guimond après les avoir écoutés se plaindre pendant ce qu’il considère «de longues minutes».
«Tout les dérange, même les feuilles de nos arbres qui tombent. Il n’y a pas moyen dediscuterave ceux» , t é - moigne Paula Lévesque, une des voisines impliquées dans cette petite saga.
Le magistrat perçoit d’ailleurs les voisins accusés comme « des per-sonnes honnêtes, distinguées et démontrant la plus totale bonne foi».
DÉMÉNAGER
«Lorsqu’on en est rendu à se plaindre qu’une personne circule dans la rue pour se rendre à son travail ou encore qu’une autre circule dans la même rue à bicyclette pour des sorties d’ entraînement detroisà quatre heures, il devient évident qu’ils ne sont pas faits pour la vie en milieu urbain avec la proximité de tous ces voisins», conclut le juge.
Dans sa décision, il leur suggère de déménager là où il n’y a pas de voisins à des kilomètres à la ronde. Un conseil qu’ils n’ont pas suivi.
«On n’a jamais rien dit ni rien fait, pourquoi on déménagerait?» martèle le couple en entrevue au Journal.
Pour le reste, le juge n’a pas hésité à leur faire payer les frais de justice de 157 $ de chacun des quatre voisins qu ’ ilsontinutilement envoyés en cour.
Avec leurs propres frais, ce sont donc près de 800 $ qu’ils ont dû déb ours er pouravoir fait perdrele temps de tout ce beau monde.
DEUXIÈME DÉFAITE
Surtout que Gérald Villeneuve et Mireille Tremblay ontre fusé la séance de médiation qui aurait pu leur permettre de régler le problème avant de se rendre devant devant un juge.
«Le recours intenté [...] n’est mené que dans un but malicieux, de façon à faire regretter à ces personnes une poursuite antérieure», mentionne le juge.
C’est qu’un des deux couples accusés, soit Brigitte Houde et Guy Girard, a lui-même intenté un recours contre le couple Villeneuve- Tremblay e n 2011 pour des troubles de voisinage. Et il a gagné.
À cette époque, M. Villeneuve aurait traité Brigitte Houde de salope, intimidé leur fils de 16 ans, qualifié la maison de Guy Girard d’enclos à cochons, sans compter tous les voisins venus témoign erquidisent aussiavoir été victimes de la malveillance du couple.
« Gérald Villeneuve et Mireille Tremblay ont établi avec tous leurs voisins immédiats une telle situation d'animosité et de surveillance qu'ils gâchent la vie de tout leur entourage», concluait à l’époque la juge Micheline Paradis avant de condamner le couple à verser 3000 $ à ses voisins.