Le Journal de Quebec

La plus grande statue de Bouddha

Haute de 21 mètres, elle sera inaugurée ce matin

- Baptiste Zapirain l Bzapirainj­dm

HARRINGTON | C’est du jamais vu au Québec: 10 000 bouddhiste­s seront rassemblés ce matin dans un temple des Laurentide­s pour inaugurer une imposante statue de Bouddha haute de 21 mètres.

La statue de marbre de 360 tonnes, sculptée en Chine, trône depuis quelques jours au sommet de la montagne du temple Tam Bao Son, à Harrington, entre Saint-sauveur et Montebello. Mais c’est ce matin qu’elle doit être officielle­ment inaugurée devant une foule venue des quatre coins du Canada, au coeur du premier et du plus grand temple bouddhiste du pays, fondé en 1988.

«C’est la statue du Bouddha de la compassion. Avalokites­hvara (son nom) vole sur un dragon pour venir en aide aux gens», explique la révérende Pho Tinh, 63 ans, Grand Maître du temple.

HISTOIRE

C’est la plus haute au Canada. Elle est symbolique ici, car elle rappelle l’histoire descentain­es de bo uddhistes qui ont fui le communisme au Viêtnam à la fin des années 1970 pour se réfugier au Canada.

«On s’est échappés en bateau. On allait mourir de soif et de faim e n mer. On a prié (Avalokites­hvara). Et là, il s’est mis à pleuvoir. On a puboire. Et après, des poissonsso­ntre - montés à la surface et nous avons pumanger! » s ’ excla me Johnny Man, 67 ans , venu de Toronto pour admirer la statue.

CLANDESTIN­S

La révérende Pho Tinh l’a aussi priée pour s’en sortir. «Le jour où je suis arrivée au Canada, j’ai promis que j’aiderais à faire venir sa statue», ditel le, saluant les disciples se prosternan­t devant elle.

Le Journal a croisé hier au temple des fidèles venus de Vancouver ou Winnipeg pour admirer la statue. Son coût de 600 000 $ a d’ailleurs été entièremen­t financé par les dons de la communauté bouddhiste du pays.

Truc Nguyen, lui, habite à Trois-rivières. Ce chiroprati­cien retraité remercie Avalokites­hvara pour sa nouvelle vie au Québec.

«Je travaillai­s pour l’ancien gouverneme­nt du sud du Viêtnam avant l’invasion des communiste­s. Pendant quatre ans, j’ai dû me cacher de maison en maison. J’avais un faux nom, car si j’avais donné le vrai, j’aurais été exécuté», dit-il.

Après avoir mené une vie de clandestin, M. Nguyen a connu le bonheur au Canada, même avec pas grand-chose. «Mon premier emploi a été pâtissier dans un Dunkin’ Donuts!» rit-il.

«C ’était comme le paradis, ici. C’était la liberté.»

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