La rébellion kurde du PKK pilonnée par l’aviation turque en Irak
Depuis le 24 juillet dernier, 260 combattants de la guérilla kurde ont été tués
ISTANBUL, Turquie | (AFP) La Turquie a affirmé hier avoir infligé un coup sévère à la guérilla kurde du PKK en pilonnant pendant une semaine ses bases du nord de l’irak et elle va poursuivre les raids, poussant les autorités du Kurdistan irakien à demander aux rebelles de partir pour épargner les civils.
Depuis les premières frappes des F-16 turcs le 24 juillet, 260 combattants du Partidest ravailleurs du Kurdistan (PKK) ont été tués et près de 400 blessés, a indiqué l’agence gouvernementale de presse Anatolie.
Hier soir, les autorités turques ont annoncé l’ouverture d’une enquête après des informations faisant état de la mort de plusieurs civils irakiens dans ces frappes. D’après Ankara, ne sont visés que les bases logistiques de la guérilla, ses stocks d’armes et de munitions ainsi que les grottes servant d’abri aux rebelles pendant ces raids au-dessus des montagnes du nord de l’irak, où le PKK trouve refuge depuis des années.
PLUS DE 150 CIBLES
Pour les seules journées de jeudi et de vendredi, une centaine d’appareils ont touché plus de 150 cibles, a rapporté Anatolie. De nouveaux raids ont été signalés hier, le pouvoir islamo-conservateur ayant promis de les poursuivre «aussi longtemps qu’il le faudra».
Selon Anatolie, le frère du leader du parti prokurde de Turquie Selahattin Demirtas, devenu la cible politique numéro un du président Recep Tayyip Erdogan, a été blessé dans ces attaques.
L’enrôlement de Nurettin Demirtas dans les rangs de la guérilla est régulièrement dénoncé par le pouvoir comme étant un signe supplémentaire de la «collusion» entre le PKK et le parti prokurde HDP. M. Demirtas a dit hier à la presse que son frère aîné ne se trouvait plus dans les monts d’irak, car il était «en train de résister à l’état islamique au nom du peuple».
Les combattants kurdes de Turquie et de Syrie sont en première ligne sur le terrain contre les djihadistes du groupe État islamique (EI).
Les relations sont en revanche beaucoup plus tendues entre le PKK et les autorités kurdes d’irak, qui gèrent la région autonome du Kurdistan.
Dans un communiqué, la présidence de cette région a réclamé le départ du PKK de la zone sous son contrôle pour éviter des pertes civiles au moment des raids turcs, au moins six morts ayant été signalés hier par les autorités locales.
«Le PKK doit éloigner son champ de bataille de la région du Kurdistan irakien pour que les civils ne deviennent pas des victimes de cette guerre», a affirmé dans un communiqué le président de la région Massoud Barzani.