Le Journal de Quebec

La vérité n’est-elle pas toujours bonne à dire?

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com LOUISE DESCHÂTELE­TS

En lisant ta chronique ce matin, une lettre a attiré mon attention. J’ai du mal à trouver les bons mots pour décrire comment j’interprète ce que tu as écris à celle qui avouait avoir trahi le secret confié par sa meilleure amie à propos d’un adultère qu’elle avait commis avec le conjoint de sa patronne, trahison qui d’ailleurs avait entrainé la rupture des deux couples, soit celui de la patronne et celui de l’amie en question. Si je te comprends bien, tu désapprouv­es le fait qu’elle ait éventé le secret, et en même temps mais sans le promouvoir, tu ne désapprouv­es pas l’adultère commis.

Voyons ce que tu ferais à ma place. Pour résumer mon histoire, disons que ma vie de couple des trois dernières années avait été ponctuée de ruptures causées par l’instinct que j’avais que quelque chose d’anormal s’y passait. Las d’une situation trouble mais sans vraiment comprendre ce qui se tramait dans mon dos, un jour j’y ai mis une fin définitive pour entreprend­re des recherches pour comprendre.

J’ai alors découvert des choses horribles, du moins dans ma conception personnell­e d’une vie à deux. Mon ex avait des relations régulières avec d’autres hommes. Entre autres avec deux de ses directeurs de compte, dont un était marié. Plusieurs de ses amants étaient réguliers, et sa spécialité consistait à choisir des personnes près de nous, ayant ainsi tout à perdre si la relation venait à être connue.

La pire de ses victimes c’est son propre fils, puisqu’elle a eu une relation avec son co-chanbreur. Depuis lors, il n’est plus fonctionne­l à l’école ou ailleurs. Pour ajouter à l’horreur, elle se permettait de me tromper en sa présence, se servant de lui comme excuse pour s’absenter les fins de semaine. J’ai même su qu’elle avait eu une relation avec un jeune vendeur en début trentaine, marié et avec un enfant en bas âge.

Il m’arrive d’avoir envie de divulguer tout ça aux personnes concernées, environ une vingtaine de couples, comme moi j’aurais aimé être avisé de ce qui se tramait dans mon dos. Mais j’hésite, car je me sentirais coupable des différente­s ruptures de couple que ça risquerait de provoquer. Après un an de séparation, ma colère a fait place à la pitié. Comment une femme si intelligen­te et si pleine de qualités peut-elle être affectée par une tare aussi affreuse? Je ne le comprendra­i jamais. Et maintenant une question qui s’adresse à toi: qu’est-ce qui doit être fait dans un cas comme le mien?

FG

Même si je pense que des accidents de parcours non catastroph­iques peuvent se produire au cours d’une vie de couple, je n’ai ni dit, ni laissé sous-entendre dans ma réponse que j’étais d’accord avec l’adultère. Ce n’était d’ailleurs pas l’objet de la lettre en question. La personne m’écrivait pour que je lui suggère un moyen de renouer avec sa meilleure amie qui ne lui parlait plus depuis qu’elle l’avait trahie en révélant à des proches le secret de l’adultère qu’elle avait commis. Ce qui avait entraîné la fin de son couple et de celui de sa patronne.

Dans un cas comme le vôtre les choses sont différente­s, puisque vous êtes vous-même la victime d’une personne qui me semble atteinte d’un grave problème de libido, et que vous êtes directemen­t concerné par voie de conséquenc­es. Sans vous conseiller de révéler la chose à toutes les victimes connues, je vous recommande­rais avant de vous atteler à le faire si telle est votre intention, d’y réfléchir à deux fois, compte tenu comme vous le dites si bien des dégâts que ça va entraîner. Pour ce faire, voici une question à laquelle vous devriez répondre en votre âme et conscience: « Est-ce que mes intentions sont totalement saines et exemptes de l’envie de faire autant de mal aux autres que moi j’en ai subi, dans l’idée que j’ai de tout révéler aux personnes concernées? »

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