Le Journal de Quebec

Tout savoir sur cet organe mal aimé!

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Étudiante au doctorat en gastroenté­rologie, l’allemande Giulia Enders connaît un succès phénoménal avec Le charme discret de l’intestin, qui s’est vendu à plus d’un million de copies en Allemagne. Elle y traite de surpoids, de dépression, de diabète et de maladies de la peau, d’une manière brillante et pleine d’humour.

Giulia Enders entraîne les lecteurs dans une véritable visite guidée du système digestif, qu’elle présente habilement, avec les illustrati­ons irrésistib­les de sa soeur Jill. Elle explique ensuite les résultats des dernières recherches scientifiq­ues sur notre «deuxième cerveau».

Giulia, passionnée de gastroenté­rologie, a elle-même procédé à un changement radical de son alimentati­on pour guérir une grave maladie de la peau. Elle s’est intéressée aux études les plus récentes dans le domaine et propose de changer des comporteme­nts alimentair­es, d’éviter certains médicament­s et d’appliquer des règles concrètes pour favoriser une meilleure digestion.

NÉGLIGÉ

Giulia considère que l’intestin est un peu l’organe mal aimé, négligé du corps humain. «C’est devenu un sujet de recherche très important. Il y a beaucoup de potentiel pour la pratique médicale et pour des solutions thérapeuti­ques. Je pense qu’on en apprendra bien davantage dans le futur», explique-t-elle en entrevue.

«Les gens reçoivent beaucoup de conseils et quelques bribes d’informatio­ns, ce qui ne les aide pas à développer la j ust e c onnaissanc­e de leur propre corps, ou à développer des stratégies pour comprendre ce qui se passe et les aider à mieux agir. D’habitude, c’est suffisant pour créer encore plus de confusion... Les gens développen­t des peurs de toutes sortes de choses. Je pense qu’il est important de ne pas prendre les choses hors de leur contexte, mais plutôt de développer un bagage de connaissan­ces. J’essaie d’expliquer le processus plutôt que donner des conseils, pour aider les gens au quotidien.»

À son avis, il faut considérer les changement­s à faire dans l’alimentati­on. «C’est important d’avoir un mécanisme d’apprentiss­age par rapport à son propre corps. Comment on se sent deux à trois heures après avoir mangé quelque chose? C’est à ce moment que la nourriture commence à être absorbée dans le sang. C’est le parfait exemple de la connaissan­ce et du ressenti corporel. Avec cette idée, on peut expériment­er et observer ce qui se passe si on supprime un aliment.»

PETITS GESTES

Giulia Enders ajoute que des petits gestes peuvent a méliorer grandement le bien-être quotidien. «Quand nous sommes en période de stress, nous ne digérons pas aussi bien, car il y a moins de sang dans le système digestif. Il faut se calmer ou bien éviter de manger. Ce n’est pas une bonne idée de sortir du bureau et d’attraper n’importe quoi à manger. On peut le faire de temps en temps, mais si c’est une habitude quotidienn­e, ce n’est pas bon.» >> Giulia Enders finalise sa thèse de gastroenté­rologie à l’université de Francfort.

>> Elle a reçu le premier prix de la Nuit des sciences de Berlin. >> Le charme discret de l’intestin sera publié dans une trentaine de pays.

Giulia Enders, illustrati­ons de Jill Enders, Le charme discret de l ’instestin. Éditions Actes Sud, 272 pages.

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