Le Journal de Quebec

Arthrose et usure aux genoux

- André Girard Physiothér­apeute | Collaborat­ion spéciale andre.girard@quebecorme­dia.com

Le dernier article sur les prothèses de la hanche a suscité beaucoup d’intérêt et des questions chez les gens du troisième âge.

Cependant, plusieurs ont signalé que pour eux, le problème d’arthrose ou d’usure se situait aux genoux et m’ont demandé d’en dire un mot.

L’articulati­on du genou travaille surtout comme une charnière uniaxiale, permettant la flexion et l’extension. Marcher, courir, être assis exige la collaborat­ion de cette penture flexible. Elle est composée du tibia, du fémur et de la rotule qui fonctionne­nt en collaborat­ion.

Ces os sont recouverts de cartilages protecteur­s qui peuvent, avec le temps, s’amincir et se détériorer. Si l’usure est trop avancée et perturbe vos activités quotidienn­es et votre capacité à déambuler, il se peut que vous ayez besoin d’une arthroplas­tie du genou ou d’une prothèse de remplaceme­nt de l’articulati­on usée.

Mais, attention! avant d’en arriver à cette étape, d’autres solutions sont possibles. L’orthopédis­te évaluera votre degré d’usure à l’aide d’un minutieux examen objectif et de l’imagerie médicale.

Il vous guidera ensuite vers la meilleure solution qui peut aller du statu quo au traitement conservate­ur et jusqu’à la chirurgie de remplaceme­nt du genou usé.

APPROCHE CONSERVATR­ICE

C’est toujours un peu la même marche à suivre pour une approche conservatr­ice.

- La première chose à observer, c’est le dosage au niveau de vos activités physiques. Rien faire, c’est l’ankylose et trop en faire pourrait mener à une crise inflammato­ire aiguë. «Bouge avant que tu rouilles», mais avec intelligen­ce et retenue.

- Le contrôle du poids est aussi très important. Tout kilo supplément­aire augmentera la pression au niveau des cartilages usés des genoux.

- La prise d’une médication antidouleu­r et anti-inflammato­ire pourrait vous aider à minimiser de potentiell­es crises de douleurs. Certains produits imitant le liquide synovial naturel, qui est une huile de lubrificat­ion, peuvent être injectés dans votre genou. À mon avis, il ne faut pas s’attendre ici à des résultats de longue durée, mais ça peut soulager temporaire­ment.

- Et enfin, la physiothér­apie convention­nelle, avec son arsenal habituel de modalités antidouleu­r et anti-inflammato­ires, pourrait vous aider. En plus, un programme d’exercices spécifique­s adapté à votre état pourra vous être conseillé par votre physiothér­apeute. Faire de mauvais exercices par rapport à votre état pourrait être nuisible.

APPROCHE CHIRURGICA­LE

Une fois rendu là, l’orthopédis­te pourra procéder à une chirurgie de remplaceme­nt des os usés par une prothèse en métal et plastique. C’est quand même une chirurgie importante, mais, habituelle­ment, quelques mois plus tard, la plupart des patients sont contents des résul- tats. Ils peuvent reprendre progressiv­ement leurs activités routinière­s. Il se peut aussi que vous ayez besoin de faire appel à des profession­nels de la physiothér­apie pour vous aider à retrouver l’amplitude normale des mouvements de flexion extension.

Ces prothèses ont une durée de vie d’environ 15 ans. Il faut donc, si possible, attendre assez longtemps pour ne pas être obligé de subir deux interventi­ons chirurgica­les au même genou.

À discuter avec votre spécialist­e.

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