Une présumée victime subit un dixième report
Une femme de 45 ans qui affirme avoir été agressée sexuellement par un «ramancheur» de Plessisville dit vivre un véritable cauchemar, alors que sa cause a été reportée pour une dixième fois.
Gaston Gendron, qui prétend être «ramancheur», a été formellement accusé d’agressions sexuelles en mars 2015, au palais de justice de Victoriaville, quelques jours après avoir commis les gestes reprochés.
Nathalie (nom fictif), la présumée victime, ne mène plus une vie normale depuis les événements. En arrêt de travail, elle vit régulièrement des crises d’anxiété et pleure fréquemment. Elle vit dans l’attente que son présumé agresseur soit jugé pour tourner la page, mais la cause ne vient pas à bout d’être entendue. «Je suis deux fois victime. Victime d’avoir été agressée sexuellement et victime du système judiciaire», estime Nathalie, ajoutant que le présumé agresseur est sur l’aide juridique. «C’est nous — la société — qui payons pour lui. Ce maudit système vient me chercher», déplore-t-elle. Le dernier report date du 18 avril dernier.
« JE VEUX QUE ÇA FINISSE »
Dans le cadre de deux rencontres à sa résidence de Plessisville, Gendron lui aurait touché les seins et caressé les parties génitales pour finalement la pénétrer avec son doigt. Il ne fait partie d’aucun ordre professionnel reconnu et trouve ses clients grâce au bouche-àoreille.
Le 16 mai prochain, Nathalie espère que la cause sera finalement entendue. «Je veux que ça finisse, je suis écoeurée, je ne suis plus capable.»
SÉQUELLES
Selon son avocat, Me Marc Bellemare, ce cas est l’exemple parfait qui démontre le besoin urgent de réduire les délais dans le système judiciaire. Le palais de justice de Québec sera d’ailleurs le théâtre d’un projet pilote visant à y arriver. Les délais tels qu’ils se présentent actuellement n’encouragent pas les victimes à porter plainte, selon lui.
«Les délais causent des séquelles encore plus grandes. Et l’aide pour ces séquelles plus importantes sera financée par le gouvernement, car c’est l’état à travers L’IVAC qui va payer pour ça», explique l’avocat.
«J’ai des clients qui sont victimes depuis plusieurs années et ils ne veulent pas porter plainte, car ils ont toujours eu peur du système», déplore-t-il.