Le Journal de Quebec

Une pratique systématiq­ue

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AFP | Le gouverneme­nt a rejeté ces accusation­s de torture, mais un nouveau scandale a éclaté en avril avec la diffusion d’une vidéo en ligne montrant deux militaires et un policier fédéral torturant une femme.

À la suite de cette diffusion, le ministre de la Défense a fait des excuses publiques dans un discours inédit, mais souligné qu’il s’agissait de cas «isolés».

«C’est également ce qu’on disait pour les dictatures sudamérica­ines. Ils ne peuvent pas dire que c’est systématiq­ue, qu’il s’agit d’un protocole», commente Gustavo Fondevila, enquêteur auprès du Centre de recherche et d’enseigneme­nt économique.

Quelques jours plus tard, le groupe d’experts indépendan­ts enquêtant sur la disparitio­n des 43 étudiants d’ayotzinapa révélait des cas de torture contre les suspects du crime.

La semaine dernière, un général de l’armée qui avait ordonné en 2008 la torture à l’électricit­é d’un détenu puis son enterremen­t clandestin a été condamné à 52 années de prison, un fait sans précédent.

L’ordre de torturer vient de la hiérarchie, reconnaît l’ancien militaire. «Ils veulent des résultats, car les citoyens ne supportent plus l’insécurité [...]. Nous obéissons aux ordres, rien de plus».

Contactées par L’AFP, ni l’armée ni la marine n’ont voulu confirmer l’existence de telles consignes.

«Les fameux droits de l’homme dont parle actuelleme­nt l’administra­tion de Peña Nieto, pour ceux qui ont été militaires, c’est totalement absurde [...]. Où sont dans ce cas nos droits comme militaires?» ajoute cet ancien soldat.

INNOCENTS TORTURÉS

Interrogé sur le risque que des innocents soient également torturés, il réagit: «Négatif. Tous étaient délinquant­s».

Néanmoins, selon une enquête du CIDE réalisée en 2012 parmi des détenus, 30,5 % de ceux s’étant déclarés coupables l’ont fait sous le coup de la torture.

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