Un chemin vers la présidence semé d’embûches
Malgré sa confortable avance dans les sondages, la victoire d’hillary Clinton est loin d’être assurée
WASHINGTON | (AFP) Sur le papier, tout porte à croire qu’hillary Clinton s’installera à la Maison-blanche en janvier pour succéder à Barack Obama. Mais plusieurs facteurs incitent à la prudence.
Tour d’horizon des raisons objectives pour lesquelles l’ancienne secrétaire d’état peut espérer devenir la première femme présidente des États-unis. Mais aussi de réels points d’interrogation qui pèsent sur l’élection présidentielle du 8 novembre.
Le dernier sondage CNN/ORC donne à la candidate démocrate une avance confortable (54 %/41 %) sur son rival républicain.
Sur les 10 mois écoulés, la moyenne calculée par le site Realclearpolitics place systématiquement l’ancienne secrétaire d’état en tête face à l’homme d’affaires. Mais la campagne entre dans une autre phase.
TROUVER LE TON
Avec, pour Hillary Clinton, un défi: comment trouver le ton juste face à un rival qui se joue des codes politiques, affuble ses opposants de surnoms péjoratifs («Hillary la malhonnête») et relaie des rumeurs sur diverses théories du complot?
Selon un récent sondage WSJ/NBC, deux tiers des électeurs ont une opinion défavorable du milliardaire. Si les chiffres de l’ex-première dame sont moins catastrophiques, ils sont néanmoins peu flatteurs.
«Elle est presque aussi impopulaire que lui. Dans ce climat, il pourrait faire changer les gens d’avis. Je pense qu’il a une chance sur trois de gagner», souligne Henry Olsen, du centre de réflexion conservateur Ethics and Public Policy Center.
Avec ses remarques sur les Mexicains «violeurs» et ses propos sexistes, Donald Trump s’est aliéné des pans entiers de l’électorat.
ÉLECTEURS LATINOS
Selon l’institut Latino Decisions, 87 % des électeurs latinos ont une image négative de M. Trump. Selon Gallup, sept femmes sur dix ont du milliardaire une image défavorable.
Les réserves, ou le silence, de nombre de ténors républicains sur le candidat Trump montrent combien le rassemblement du Grand Old Party derrière le magnat de l’immobilier sera difficile.
Au-delà des divisions politiques, la stratégie solitaire de M. Trump pourrait lui coûter très cher.
Reste que dans le camp démocrate, la ténacité du sénateur du Vermont Bernie Sanders et sa volonté de maintenir sa candidature jusqu’à la convention de Philadelphie suscitent des interrogations quant au report des voix sur Mme Clinton.
GRANDS ÉLECTEURS
Le mode de scrutin présidentiel américain est singulier: chacun des 50 États accorde des grands électeurs en fonction du vote de ses habitants, et un candidat doit en obtenir une majorité (270) pour être élu président.
L’analyse de la carte des États-unis est, à ce jour, largement favorable à Hillary Clinton.
Le plus sûr chemin vers la victoire, pour M. Trump, passe par la reconquête des États de la «Rust Belt» (ceinture de rouille), zone de développement historique des industries lourdes s’étendant de Chicago au nord-est des États-unis.
Cinq États, tous remportés par Barack Obama en 2008 comme en 2012, sont dans le viseur: Ohio, Iowa, Michigan, Pennsylvanie et Wisconsin.