Le Canada veut aussi des drones QUI EST HARJIT SINGH SAJJAN ?
Cinq questions au ministre canadien de la Défense
Manque d’équipement et de réservistes, mission controversée contre le groupe armé État islamique... Les Forces canadiennes sont à l’heure des décisions et doivent revoir leur stratégie.
Dans le cadre d’une table ronde sur la stratégie des Forces armées canadiennes au 21e siècle, Le Journal s’est entretenu avec le ministre de la Défense Harjit Singh Sajjan. (Comme le ministre ne parle pas français, nous avons traduit librement de l’anglais.)
Le gouvernement a annoncé un chantier pour revoir sa politique militaire. Est-ce que l’objectif est de devenir une force de maintien de la paix ?
Il n’est pas question de devenir une force de maintien de la paix, mais plutôt une force militaire qui s’ajuste selon le conflit, que ce soient des conflits de haute intensité ou pour assurer des missions de paix. Nous devons surtout mieux comprendre les conflits.
Plusieurs experts et rapports soulignent qu’il vous manque des équipements et des réservistes bien entraînés...
Il y a des besoins d’équipements et d’entraînement, et nous allons nous en occuper dans la Réserve. La Marine manque aussi d’équipements. Nous avons un programme pour remplacer notre flotte, dont les navires de combat. Il faut aussi remplacer nos avions de chasse, ça doit être fait.
Le chantier pour revoir notre politique militaire nous permettra d’analyser nos besoins par rapport à nos engagements à l’étranger et à nos interventions intérieures. Et il faut s’assurer que nos troupes sont en santé.
Justement, les coûts pour les services psychiatriques ont explosé depuis le retour des soldats d’afghanistan et vous manquez de psychiatres.
J’ai moi-même été déployé en Afghanistan, je connais les défis. Je travaille en étroite collaboration avec le ministre des Anciens Combattants.
Nous sommes en consultation pour ré- tablir les pensions à vie pour les blessés de guerre, pour rouvrir les bureaux de services régionaux fermés par les conservateurs. Nous voulons assurer une meilleure transition entre la carrière militaire et la carrière civile.
Allez-vous engager davantage de psychiatres ?
Si on a des besoins, oui. Mais il faut se concentrer sur la prévention. Une transition difficile vers la vie civile peut entraîner des problèmes de santé mentale et des stress post-traumatiques. On peut mieux aider dans la transition et prévenir le stress post-traumatique… Ce n’est pas simplement une question de dépenser de l’argent pour engager des psychiatres. Mais oui, nous allons en engager. √ Né en Inde en 1970, dans le Punjab. Il est de religion sikhe. Sa famille a émigré en Colombie-britannique six ans plus tard. √ Il est un ancien lieutenant-colonel des Forces armées canadiennes. Il a été déployé en Bosnie-herzégovine et trois fois en Afghanistan. √ Ancien policier du Service de police de Vancouver. Il a notamment enquêté sur le crime organisé. √ Il représente la circonscription de Vancouver-sud.
Quelle est votre position sur les drones ?
Nous avons quelques drones, ou véhicules aériens sans pilote, mais nous devons regarder ça de plus près. La technologie se dirige dans cette voie.
Ils pourraient, par exemple, être utilisés pour la surveillance prolongée sur la souveraineté de l’arctique. J’espère que les discussions iront dans ce sens. J’aimerais voir une flotte de UAV pour notre armée de l’air, car les autres nations vont dans ce sens.
Ce n’est pas juste utilisé pour riposter aux menaces, mais on pourrait aussi les utiliser chez nous s’il y a un feu ou une inondation ou même pour des opérations humanitaires.