Tchernobyl dans la lentille de Guillaume D. Cyr
Artiste photographe bien connu dans le milieu à Québec, Guillaume D. Cyr a tiré le portrait de bon nombre de personnalités. Mais après un essai photographique sur le Japon et une importante série sur la Gaspésie, sa terre natale, voilà que la ville détruite par une catastrophe nucléaire, Tchernobyl, est le sujet d'une exposition.
Guillaume D. Cyr est allé dans la zone d'exclusion de Tchernobyl en 2012. Une dizaine de ses photos sont exposées au Cercle à l'occasion du 30e anniversaire de la catastrophe, en plus d'une vidéo où on voit une partie des photos qu'il a aussi prises là-bas.
«C'était un peu un drôle de rêve d'aller là, confie-t-il. J'ai toujours été attiré par Tchernobyl, qui a marqué notre imaginaire collectif. C'est arrivé quand j'étais jeune. Le groupe Banlieue rouge avait fait une chanson qui s'appelait Tchernobyl dans les années 1990, je trouvais ça bon. Étant adolescent, je m'étais renseigné à savoir c'était quoi. J'ai toujours été fasciné par ça.»
LA TRACE DE L’HOMME
Entre-temps, Guillaume D. Cyr est devenu un artiste photographe qui s'est toujours intéressé à la trace de l'homme dans le paysage. «J'aime travailler la photo de paysage, mais je m'intéresse à mettre en scène dans le paysage des choses que l'homme a bâties, a façonnées dans ce paysage-là.»
La conclusion de ce voyage, et ce qui se transmet à travers ses photos empreintes de vie, c’est la beauté de la nature qui reprend toujours le pouvoir, peu importe ce que l'homme fait.
«Ce que l'homme fabrique, ça passe, mais la nature reprend toujours ses droits», philosophe-t-il.
SON STYLE À LUI
Guillaume D. Cyr avait le choix d'aller photographier Tchernobyl avec un guide privé, ou s'inclure dans un groupe de touristes. Il a choisi la seconde option. Il avait préalablement regardé le travail qui avait déjà été fait par certains photographes internationaux là-bas.
«En allant avec un guide, j'aurais eu l'impression de faire la même chose qu'eux. Le but, c'est de trouver mon style à moi avec le même sujet. Je suis arrivé là en ne sachant pas trop si j'allais être capable de faire un travail intéressant. Je m'étais fait différents scénarios selon la température.»
Guillaume D. Cyr est aussi l'auteur des expositions Gaspésie Human Less, qu’il a présentées avec sa conjointe, Yana Ouellet. Elles mettaient en valeur des lieux abandonnés de la Gaspésie. Un livre a d'ailleurs été lancé en mars dernier.
L'exposition Tchernoland: 30 ans, Tchernobyl se déroule du 18 mai au 18 juillet, au Cercle, au 226 rue Saint-joseph Est, à Québec.