Un «slow thriller» QUI SE PASSE À MONTRÉAL
La romancière Johanne Seymour, auteure du best-seller Le Cri du Cerf, qui vient d’être adapté à la télévision pour la série à succès Séquelles, a créé une nouvelle enquêteuse vraiment hors du commun dans son nouveau thriller, Rinzen et l’homme perdu.
Rinzen est née dix ans après l’arrivée au Canada de ses parents tibétains. Devenue enquêteuse à Montréal, elle travaille en équipe avec Luc Paradis, un athée insomniaque qui, la nuit, s’entraîne à la boxe et arpente le quartier gai de la ville.
Quand le frère Samuel Clément est trouvé mort dans son appartement, Rinzen et Paradis plongent au coeur d’une enquête qui les oppose et leur inspire des sentiments divergents. Leur supérieur, Gerry Desaultels, un homme en plein coeur de la crise de la cinquantaine, ne les aide pas tellement. Plus le nombre de victimes augmente, plus la confusion règne dans l’équipe. Pendant ce temps, l’homme perdu les observe.
Après avoir écrit plusieurs enquêtes de Kate Mcdougall et six heures de série télé, Johanne Seymour s’est demandé si elle allait créer un personnage masculin comme figure dominante, pour ses prochains livres. «J’avais des idées... mais ce que je voulais, c’était sortir des ténèbres de Kate. Elle est très noire même si, avec les romans, je l’amène tranquillement vers la lumière. C’est un personnage plus tourmenté et c’est plus difficile de vivre avec Kate, dans ma tête. Je voulais un personnage lumineux, qui n’a pas de problèmes, d’une certaine façon. J’ai eu l’idée de cette enquêtrice qui est bouddhiste et dont les parents sont des exilés du Tibet.»
tout un univers
Ce choix lui a ouvert tout un univers. «Je trouvais ça intéressant: une figure qui n’est pas blanche, la possibilité d’amener un côté multiculturel, ça se passe à Montréal. J’aimais aussi l’idée d’avoir un personnage gai et je ne voulais pas en faire un gai de service ce qui arrive souvent.»
Johanne souhaitait aussi passer certains messages. «Je trouve que l’intolérance est revenue à plein de niveaux, partout. Je voulais al- ler dans le contraire.»
En cours d’écriture, elle a réalisé que Rinzen et l’homme perdu prenait une tournure d’oeuvre chorale. «On suit beaucoup les personnages. On a une enquête, bien sûr, qui avance, mais ce n’est pas au rythme que ce que je faisais avec Kate. Je trouve que ça ressemble plus à un slow thriller. Je trouvais ça moins violent. Les choses qui se passent ne sont pas moins violentes, mais ça me permet une latitude plus grande et plus philosophique. C’est moins axé sur les meurtres que sur l’effet que ce métier a sur les enquêteurs.»
Rinzen demeure le porte-étendard du roman, mais les autres personnages, ajoute-t-elle, sont aussi importants qu’elle. «Avec l’homme perdu, ce qui m’intéressait, c’est le meurtrier qui tue sans être un meurtrier. Je trouvais ça intéressant de voir comment un enfant allait devenir un criminel.»
La série Séquelles
Par ailleurs, Johanne Seymour est très heureuse du succès de Séquelles, l’adaptation télé de son roman. «Je retournais à mes anciennes amours et c’était l’fun d’adapter mon propre roman. J’ai déjà réalisé et comme j’ai joué pendant vingt ans, ce sont des milieux que je connais très bien. Je suis très à l’aise.»
«Dans l’ensemble, je trouve que c’est une excellente série et je l’appuie à 100 %. Chose certaine, Céline Bonnier est criante de vérité. C’est elle qui fait Kate. Je n’aurais pas pu avoir mieux. (...) J’ai énormément de gratitude pour tout ce qui m’arrive.» En librairie le 11 mai. » Johanne Seymour a écrit plusieurs romans dont Le cri du
Cerf, adapté à la télévision pour la nouvelle télésérie Séquelles, diffusée à Série +. » Elle organise aussi le festival littéraire Les Printemps meurtriers, qui sera présenté à Knowlton du 19 au 22 mai. Infos: lesprintempsmeurtriers.com