Le Journal de Quebec

Québec songe à donner une place aux adeptes du graffiti

- − Avec la collaborat­ion de Roby St-gelais Stéphanie Martin l Smartinjdq

La Ville de Québec songe à créer des endroits où il est légal de faire des graffitis, afin de lutter contre ce fléau. Une solution qui a fait ses preuves à Gatineau.

Au tournant des années 2000, la Ville de Gatineau s’est mobilisée afin de résoudre le problème des graffitis qui envahissai­ent le centre-ville.

Québec est elle aussi prise avec le même problème. Selon une recension minutieuse faite depuis 2012 par l’organisme Graff’cité, le nombre de graffitis est passé de 1792 à 7656 dans La Cité–limoilou.

Après consultati­on avec des groupes de graffiteur­s qui lui ont clairement fait comprendre qu’ils continuera­ient quoi qu’il arrive, Gatineau s’est dotée d’un «plan d’action concerté» dans lequel elle injecte annuelleme­nt 110000$.

On s’est concentrés sur la prévention, notamment auprès des enfants dans les camps de jour, sur une réglementa­tion claire et sur le nettoyage, qui se fait lors de corvées et par des jeunes qui ont reçu une sentence de travaux communauta­ires. Au Service de police, un agent est même attitré au dossier graffitis.

La Ville mandate de jeunes graffiteur­s pour réaliser des fresques aux endroits les plus problémati­ques. Elle organise aussi un concours annuel de graffitis. Et elle a construit une cinquantai­ne de «murs légaux», sur lesquels les artistes de la cannette ont le droit de dessiner.

RÉSULTATS PROBANTS

La responsabl­e du programme, MarieNoële St-pierre, affirme que les résultats sont très probants. Les plaintes ont connu une diminution marquée de plus de 60% depuis 15 ans. «Cet été, les nouveaux graffitis sont très rares. On en remarque moins de 20.»

Depuis trois ans, dit-elle, le phénomène «des durs à cuire qui font du vandalisme pour défigurer les propriétés privées» est beaucoup moins fréquent. «C’est peut-être fini! C’est difficile à dire si c’est grâce au programme, mais dans les trois ou quatre der- nières années, on en voit beaucoup moins sur les propriétés privées.»

AUCUN MUR LÉGAL

À Québec, il n’existe aucun mur légal. La coordonnat­rice du chantier urbain du Carrefour jeunesse-emploi, Mériem Belaïchouc­he, estime que cela pourrait pourtant avoir un impact positif dans la capitale.

Le porte-parole de la Ville de Québec David O’brien affirme que l’idée fait son chemin. «La Ville travaille avec Graff’cité et avec le service de police pour trouver une solution à la problémati­que des graffitis. Les murs légaux en font partie. Présenteme­nt, il y a une réflexion à cet effet», a-t-il soutenu.

Et on veut trouver des solutions pour tous les arrondisse­ments, pas seulement pour les quartiers centraux.

Sherbrooke, Longueuil, Vaudreuil et Lévis se sont intéressée­s au cas de Gatineau. «On pense qu’on a de bons résultats donc vous pouvez nous copier!» lance Mme St-pierre. De Roberval, où il participe aux activités entourant la traversée du lac, Régis Labeaume n’a pas voulu commenter.

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