Kanak résout une agression sexuelle
Le chien policier a réussi à gagner la confiance de la victime, qui a finalement dénoncé le présumé assaillant
SHERBROOKE | Une femme de 18 ans souffrant de maladie mentale et victime d’attouchements sexuels a pu dénoncer son agresseur grâce à la présence d’un chien policier qui a aidé celle qui a peur des étrangers à parler aux enquêteurs.
Depuis quelques mois, la police de Sherbrooke peut compter sur Kanak, un chien spécialement formé pour gagner la confiance des victimes et les faire parler de leurs expériences difficiles avec les enquêteurs.
Julie, nom fictif, était très anxieuse de parler de son expérience. Mais à force de flatter Kanak, elle s’est calmée et a raconté son histoire. Les enquêteurs ont ainsi pu terminer leur travail et soumettre le dossier au Directeur des poursuites criminelles et pénales.
PÉNIBLE SANS LE CHIEN
«Grâce à Kanak, ma fille s’est confiée aux enquêteurs. Sans Kanak, la dénonciation aurait été très négative et beaucoup plus pénible pour elle et pour nous», a dit le père de Julie.
Lors de l’arrivée de la victime et de l’enquêteur au palais de justice pour sa rencontre avec le procureur de la Couronne, la jeune femme refusait d’entrer. L’enquêteur au dossier se demandait même si Julie allait être capable de rencontrer l’avocat.
«Finalement, grâce à Kanak, et sans même nous parler, elle s’est avancée seule avec le chien et elle s’est livrée», a raconté l’enquêteuse Nathalie Lessard.
Les parents racontaient qu’après cette rencontre, leur enfant parlait constamment de son fidèle ami à quatre pattes.
PROCÈS
Si jamais les accusations sont portées contre le présumé agresseur, la victime a demandé aux policiers que Kanak puisse l’accompagner à la cour.
«Si Kanak ne peut pas venir, moi je n’y vais pas, n’y pensez même pas, je serai trop stres- sée et je ne saurai pas quoi dire si mon ami n’est pas là», a dit Julie.
L’enquêteuse a mentionné qu’il serait en effet possible que le chien soutien soit présent en cour.
Selon les parents de la femme, si le chien est présent tout au long du processus judiciaire, il la calmera, la détendra, et elle sera en mesure de répondre aux questions imposées par le tribunal.
CHIEN SOUTIEN
Depuis le 30 mai, le Service de police de la Ville de Sherbrooke est le premier au Québec à avoir un chien soutien, grâce aux recherches et à la volonté de l’enquêteuse Mélanie Bédard.
Elle travaillait déjà avec une jeune clientèle et avait lu sur les bienfaits des chiens soutien, qui ont fait leurs preuves depuis 25 ans aux États-unis et depuis six ans au Canada.
Kanak est un labrador noir âgé de 21 mois qui accompagne l’enquêteuse Bédard quotidiennement au poste de police.