Un attentat de L’ÉI fait au moins 44 morts en Syrie
QAMICHLI | (AFP) Au moins 44 personnes ont été tuées hier dans la ville syrienne à majorité kurde de Qamichli dans une attaque suicide revendiquée par le groupe État islamique (ÉI), disant répondre aux raids de la coalition antidjihadistes soutenant les forces kurdes.
Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, cet attentat est le plus meurtrier à toucher cette ville du nord-est de la Syrie dont les forces kurdes et celles du régime se partagent le contrôle.
Les médias officiels ont fait état d’un bilan de «44 morts et 140 blessés, dont plusieurs grièvement atteints». L’observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a parlé de 48 morts.
L’attentat suicide, mené avec un camion piégé, a eu lieu dans un secteur de l’ouest de Qamichli où se trouvent notamment des services de sécurité de l’administration kurde, selon un correspondant.
Il a été revendiqué par L’ÉI, dont ce n’est pas le premier attentat à Qamichli.
Dans un communiqué, le groupe djihadiste a affirmé que l’attaque était une réponse aux raids aériens de la coalition antijihadistes sur Minbej, fief de L’ÉI assiégé par une alliance de combattants kurdes et arabes syriens.
HÔPITAUX DÉBORDÉS
À Qamichli, des images montrent des immeubles très endommagés, des civils en détresse dans les décombres ainsi que des carcasses de voitures carbonisées. Un homme couvert de sang court. Il tient par la main un petit garçon dont le visage est recouvert de poussière et de sang. Une femme pleure et crie, ses habits déchirés. Une fille et un garçon sont debout devant elle, dans un état de choc.
«Vu le bilan et les dégâts, cet attentat est le plus meurtrier à Qamichli depuis le début de la guerre» en 2011, a indiqué le directeur de L’OSDH Rami Abdel Rahmane.
Une source au sein des services de sécurité kurdes a fait état d’hôpitaux dé- bordés par le grand nombre de victimes.
La majorité de la province de Hassaké, dont dépend Qamichli, est contrôlée par les Unités de protection du peuple kurde (YPG, principale force militaire kurde), qui ont annoncé en mars la création de zones «autonomes» dans le nord-est syrien. Les combattants kurdes sont à la pointe du combat contre L’ÉI qui a été expulsé de plusieurs villes par les YPG soutenues par les frappes de la coalition dirigée par Washington.
Cette coalition cherche par ailleurs à ouvrir un nouveau front contre les djihadistes dans le sud de la Syrie, en plus de son offensive actuelle depuis le nord-est, a indiqué hier le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter.