Le monde est «en guerre», dit le pape François
Les assassins du prêtre avaient fait allégeance à L’ÉI
CRACOVIE | (AFP) Le prêtre mort égorgé en pleine messe par deux djihadistes mardi est une victime d’une «guerre fragmentée», soutient le pape François.
«Le monde est en guerre parce qu’il a perdu la paix», a soutenu le souverain pontife en arrivant à Cracovie, en Pologne, hier, pour prendre part aux Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ).
Mais, «quand je parle de guerre, je parle d’une guerre d’intérêts, d’argent, de ressources, pas de religions. Toutes les religions veulent la paix, ce sont les autres qui veulent la guerre».
«On répète le terme d’insécurité, mais le vrai terme est la guerre», a-t-il ajouté.
Mardi, Jacques Hamel, un prêtre de 86 ans, a eu la gorge tranchée en pleine messe à Saint-étienne-du-rouvray, en Normandie. Six personnes ont aussi été prises en otage, et l’une d’elles a été grièvement blessée lors de cet attentat aussitôt revendiqué par l’état islamique.
Celle-ci a diffusé hier la vidéo d’une déclaration d’allégeance des deux assassins.
La vidéo, diffusée par l’agence Amaq, organe de propagande de L’EI, montre deux jeunes hommes à côté d’une bannière de L’EI, l’un d’eux récitant en arabe avec un fort accent le texte traditionnel d’allégeance à l’«émir des croyants» Abou Bakr al-baghdadi.
IL VOULAIT ALLER EN SYRIE
L’enquête en cours a permis d’établir l’identité d’un premier assaillant, Adel Kermiche, un Français de 19 ans.
Issu d’une famille d’origine algérienne sans histoire et souffrant de troubles de comportement, il était assigné à résidence avec un bracelet électronique depuis mars, après une dizaine de mois en prison. Il était en attente d’un procès pour avoir tenté à deux reprises, en 2015, de se rendre en Syrie.
L’identification de son complice, dont le corps a été criblé par les balles des policiers, n’a pas encore été formellement établie. Les enquêteurs suspectent un homme de 19 ans, Abdel Malik P.
Hier, le président François Hollande, des responsables politiques de la majorité et de l’opposition, dont l’ancien président Nicolas Sarkozy, et des représentants de toutes les religions ont assisté à une messe à la mémoire du prêtre, en la cathédrale Notre-dame-de-paris.
Devant les demandes d’un durcissement de la législation antiterroriste, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a rejeté l’idée d’une mise en rétention des personnes fichées pour radicalisation.