Le Journal de Quebec

« Il est intimidé »

Le boxeur québécois est confiant de demeurer champion des milourds de la WBC, ce soir, au Centre Vidéotron

- Kevin Dubé l KDUBEJDQ

Après plusieurs jours de spéculatio­ns, c’est finalement ce soir qu’adonis Stevenson défendra sa ceinture de champion des mi-lourds de la WBC contre Thomas Williams fils, qui, selon les dires de «Superman», a démontré des signes de faiblesse hier, lors du face-à-face suivant la pesée officielle.

Les deux boxeurs avaient le poids requis – moins de 175 lb – en vue de l’affronteme­nt de ce soir. Stevenson a fait osciller le pèseperson­ne à 173,6 lb, tandis que son adversaire était plus lourd d’une livre, à 174,6 lb.

Si le face-à-face suivant la conférence de presse, mercredi, s’était déroulé sans trop d’intensité, Stevenson riant à pleines dents en faisant des signes à la caméra, celui d’hier s’est fait dans une ambiance beaucoup plus sérieuse.

Les deux pugilistes se sont regardés droit dans les yeux, Williams lançant quelques paroles au champion, ce dernier demeurant de glace.

S’il refuse de parler de guerre psychologi­que, Stevenson assure avoir décelé de la crainte dans le regard de son adversaire.

«Hier [mercredi], c’était une pratique, une joke. Aujourd’hui, c’était du sérieux et il l’a vu. J’ai regardé ses yeux et j’ai vu qu’il était intimidé. C’est son premier combat de championna­t du monde et j’en suis à mon huitième, alors c’est normal pour lui. Demain, il va avoir la grande surprise. Il n’a jamais affronté un cogneur qui le frappe aussi fort que moi. Quand il va aller au plancher, il va y aller pour de bon», a prédit le champion entre deux bouchées d’un repas préparé par son entraîneur et chef privé, Javan «Sugar» Hill, destiné à lui faire reprendre le poids perdu par la déshydrata­tion d’avant-pesée.

De son côté, Williams fils rejetait avec véhémence les suppositio­ns de son adversaire.

«C’était le face-à-face le plus intense que j’aie effectué, a-t-il reconnu. C’était gros. Pour moi, c’est une occasion de changer ma vie. Je vais dormir comme un bébé, je ne suis pas nerveux du tout. Je suis prêt.»

COMME AUX ÉCHECS

Chaque soir, avant un combat, Adonis Stevenson a la même routine.

«Je relaxe. Je visualise le combat et com- ment mon adversaire peut être durant celuici. Il peut être agressif, il peut bouger. C’est comme un jeu d’échecs.»

Car avant même de se lancer dans la boxe, Adonis Stevenson avait un autre passetemps, bien loin des rings et des coups de poing.

En fait, dans sa chambre à coucher ou dans son salon, le jeune Adonis étudiait les échecs. Il lisait des livres et tentait de répéter les stratégies des plus grands maîtres au monde.

«Je lisais des livres des gros tournois et je refaisais les mêmes stratégies, les mêmes jeux», raconte-t-il.

Son bagage de joueur d’échecs, Adonis Stevenson l’a transféré de la planche de jeu au ring.

«La boxe, je regarde ça comme un jeu d’échecs. Lorsque je boxe, j’établis ma stratégie et je prépare huit ou neuf coups à l’avance. Je peux piéger un boxeur, ses plans de match. Je suis capable de m’adapter.

«Dans le ring, j’ai les blancs: je me porte à l’attaque!» a-t-il ajouté en riant.

ÉCHEC ET MAT

Le champion de 38 ans assure donc qu’il se pointera sur le ring, vers 22 h ce soir, avec une stratégie bien établie dans le but de mettre Thomas Williams fils échec et mat.

«Il fait beaucoup d’erreurs défensives. Il a le style de Sakio Bika, mais Bika avait plus de chien, tandis que lui frappe un peu plus. Il lance large. Dans le début du combat, je vais l’attendre de pied ferme.»

À noter que tous les autres boxeurs impliqués dans la souscarte ont fait le poids, dont les Québécois Sébastien Bouchard et Éric Martel-bahoeli.

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