Le Journal de Quebec

Toujours pas d’argent pour les survivants de l’explosion de 1974

Des progrès ont été réalisés, selon la Défense nationale

- Jean-françois racine

Les survivants de l’explosion de 1974 à Valcartier n’ont toujours pas reçu d’indemnité financière même si la Défense nationale affirme que «d’importants progrès ont été réalisés» afin de respecter les recommanda­tions de l’ombudsman publiées l’an dernier.

Le 28 juillet 2015, l’ombudsman des Forces armées a conclu que les ex-cadets ont reçu des indemnités inadéquate­s après l’accident qui a fait six morts.

Quelque 41 ans après le drame, Gary Walbourne avait recommandé que des soins soient prodigués et qu’une indemnité financière «immédiate et raisonnabl­e» soit versée aux victimes.

L’indemnité «immédiate» tarde à venir puisque les cadets blessés n’ont encore rien perçu.

PAS TROP TARD

«Ma vie est scrap et je suis dans un gouffre financier sans bon sens. Il n’est pas trop tard. Ils doivent sortir les gars du trou. Il y a des soins actuelleme­nt, mais l’argent n’est pas arrivé encore», mentionne JeanBernar­d Provencher.

Exactement un an après le rapport de l’ombudsman, et deux jours avant le rassemblem­ent du 42e anniversai­re de la tragédie, la Défense nationale a publié un nouveau communiqué hier.

«Depuis ce temps, la Défense nationale et les Forces armées canadienne­s ont communiqué avec les victimes de cet accident tragique ainsi qu’avec leurs représenta­nts pour discuter de leurs besoins en soins de santé et de leurs attentes en ce qui concerne l’indemnité financière possible», a précisé le lieutenant­général Guy Thibault, vice-chef d’état-major.

Le 30 juillet 1974, six cadets sont morts dans l’explosion d’une grenade sur la base de Valcartier. Quelque 137 cadets de 14 et 15 ans étaient alors rassemblés dans un dortoir pour un cours sur les explosifs. L’explosion a aussi blessé 65 personnes.

Jusqu’à maintenant, des rencontres ont eu lieu et une évaluation des besoins médicaux a été offerte. Des plans de traitement personnali­sé seront bientôt élaborés.

«Le MDN s’est également efforcé de déterminer une reconnaiss­ance financière adéquate», pouvait-on lire hier dans la déclara

tion officielle du gouverneme­nt.

DES DÉCENNIES DE PROBLÈMES

En raison des problèmes de comporteme­nt, Jean-bernard Provencher n’a jamais pu conserver un emploi régulier. À l’aube de la soixantain­e et sans revenu, il ne veut pas faire rire de lui avec une offre de 50 000 $.

Il pourrait également perdre son logement sous peu.

«L’huissier qui va venir ici va s’en retourner tout nu jusqu’au village. Pas un avocat veut s’occuper de mon cas, mais si j’étais détenu, tout serait payé par l’état. Prisonnier en dedans, je peux faire un procès. Dehors, pas d’argent, je ne peux rien faire. Je ne retournera­i pas coucher dans un pont comme j’ai fait deux ans de ma vie», dénonce-t-il totalement exaspéré.

Depuis quatre décennies, un bouquin a été écrit sur la tragédie et un film sera tourné en 2016.

Au début du mois de juillet, le sergent-major Clermont Morin, qui supervisai­t le camp lors de la tragédie, de même que le député conservate­ur Pierre Paul-hus ont sommé les libéraux fédéraux d’indemniser les victimes.

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Le 30 juillet 1974, six cadets sont morts dans l’explosion d’une grenade sur la base de Valcartier. Quelque 137 cadets de 14 et 15 ans étaient alors rassemblés dans un dortoir pour un cours sur les explosifs. L’explosion a aussi blessé 65 personnes.
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Jean-bernard provencher Victime

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